L’Épouse parée.
C’est un jour de fête et de joie, un jour glorieux pour la Mère de la chrétienté ; que ses enfants se parent pour ce jour ! Nous célébrons l’instant bienheureux où commença l’existence de la Sainte Vierge, nous célébrons en même temps le sublime privilège, par lequel, seule de tous les humains, Marie fut, en vue des mérites du Christ, préservée, dès le premier instant de sa conception, de la souillure du péché originel. Dans son origine et son principe, cette grande fête de l’Église n’avait aucune relation avec l’Avent. Elle fut fixée au 8 décembre pour tenir compte des neuf mois qui la séparent de la Nativité de la Sainte Vierge (le 8 septembre).
Cependant il est facile de faire rentrer cette fête dans les pensées de l’Avent. En ce temps où nous attendons le Sauveur, où nous avons les sentiments des hommes non encore rachetés, où nous levons volontiers nos regards vers la Mère du Rédempteur, cette fête est comme l’aurore du soleil de Noël qui se lève. C’est pour nous une vraie fête de l’Avent.
La vie de Marie au-dessus des temps. — La liturgie de la messe et de l’office nous met devant les yeux la vie de la Très Sainte Vierge et même elle étend cette vie dans le passé et dans l’avenir. Nous pouvons dans cette vie distinguer quatre périodes.
a) La vie de Marie avant la création du monde. La Leçon annonce : « Le Seigneur m’a possédée au commencement de mes voies… de toute éternité j’ai été créée… Les abîmes n’existaient pas encore… » Marie, dans les plans de la Providence, était destinée, de toute éternité, à être la Mère de Dieu, l’Immaculée, la sagesse, c’est-à-dire l’image parfaite de la sainteté de Dieu. Telle est l’image de Marie dans le sein de la divine Trinité.
b) La vie préhistorique de Marie. Marie nous apparaît dans les figures et les prophéties de l’Ancienne Loi. On nous présente d’abord l’image que Dieu a tracée lui-même de la Sainte Vierge : la femme qui écrase la tête du serpent (Écriture, au bréviaire), puis passent devant nos yeux toutes les femmes illustres de l’Ancien Testament : Ève, Sara, Judith (Grad.). Les Prophètes l’annoncent dans leurs prophéties, par exemple Isaïe : « Une vierge concevra… ». C’est l’image de Marie dans l’Ancien Testament.
c) La vie historique de Marie. La liturgie de la messe nous fait assister à son premier moment et nous l’entendons remercier Dieu des grâces qu’il lui a faites : « Je me réjouirai d’une grande joie dans le Seigneur… car il m’a revêtue du vêtement divin de la grâce et m’a parée des ornements de la sainteté, comme une fiancée, dans tout l’éclat de ses joyaux » (Intr.). Nous assistons ensuite à la seconde des grandes heures de sa destinée, cette heure pour laquelle Dieu l’a revêtue de sa magnifique parure de fiancée ; nous entendons l’ange proclamer sa haute dignité : « Peine de grâce, le Seigneur est avec toi. »
d) La vie céleste de Marie. Elle règne désormais au ciel avec la couronne de Reine, et en faisant son entrée dans la cour céleste, avec sa parure de fiancée, elle chante encore son cantique d’action de grâces : « Je me réjouis d’une grande joie dans le Seigneur » (Intr.). Dieu a préparé pour son Fils un temple plus beau que le temple de Salomon, le corps et l’âme de l’Immaculée.
Dom Pius Parsch