A l’image de Paix Liturgique qui manifeste pour la messe traditionnelle devant la nonciature à Paris, les militantes de l’ordination des femmes organisent des manifestations à Rome pendant le Synode. Tous les soirs du mois d’octobre, à 19 heures, ces militants prennent position devant la basilique Saint-Pierre pour manifester en faveur des femmes prêtres dans le cadre d’une série d’actions orchestrées par la Conférence pour l’ordination des femmes et Women’s Ordination Worldwide (Ordination des femmes dans le monde entier).
Cette manifestation fait partie d’une série d’actions orchestrées par la Conférence sur l’ordination des femmes (WOC) et Women’s Ordination Worldwide (WOW). Datant de 1975, la WOC se décrit comme « la plus grande organisation œuvrant à l’ordination de femmes comme diacres, prêtres et évêques au sein d’une Église catholique romaine inclusive et responsable ». Elle appelle à un changement dans l’enseignement de l’Église sur l’ordination, attestant qu’« il est temps de mettre au repos l’hérésie selon laquelle les femmes ne peuvent pas représenter Jésus dans la prêtrise ».
Dans sa lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis de 1994, le pape Jean-Paul II a déclaré solennellement :
« Je déclare que l’Église n’a aucune autorité pour conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que ce jugement doit être définitivement tenu par tous les fidèles de l’Église ».
Lors de la réunion d’ouverture du Synode 2024, le cardinal Victor Manuel Fernández – qui dirige l’actuel groupe d’étude du Synode sur la question des femmes diacres – a déclaré qu’« il n’y a pas encore de place pour une décision positive du Magistère concernant l’accès des femmes au diaconat, compris comme un degré du sacrement de l’ordre ». Il a ajouté que le Vatican poursuivra une étude approfondie. Mais cette déclaration n’a pas dissuadé les militants de l’ordination des femmes. La Conférence pour l’ordination des femmes (WOC) dénonce cette performance creuse de la « synodalité », qui n’est pas conforme à la promesse synodale d’inclusivité, et qui trahit les catholiques du monde entier qui croyaient s’engager dans un processus sincère de renouvellement des structures de l’Église », a réagi le groupe.
Pour marquer le début de leur présence à Rome pendant les réunions du Synode, WOC et WOW ont organisé une cérémonie dans l’ancienne basilique de Santa Prassede, qui abrite le pilier sur lequel le Christ a été flagellé. La cérémonie para-liturgique comprenait des témoignages et des prières pour les femmes « ordonnées » prêtres et évêques, c’est-à-dire des personnes qui ont été automatiquement excommuniées en vertu du canon 1378 du droit de l’Église.
WOC et WOW ont également parrainé une série de panneaux d’affichage autour de Rome pour promouvoir le slogan « Les femmes catholiques peuvent aussi être prêtres ».
Deux manifestations publiques ont également été organisées aux abords du Vatican, appelant le Vatican à « ordonner des femmes » et demandant « pourquoi pas moi ? ».
« Il ne fait aucun doute, cependant, que cette décision définitive du pape Jean-Paul II est effectivement un dogme de la foi de l’Église catholique et que c’était déjà le cas avant que ce pape ne définisse cette », a déclaré l’ancien préfet de la CDF, le cardinal Gerhard Müller, en 2019, en référence à Ordinatio Sacerdotalis. Il a également noté que
« l’impossibilité pour une femme de recevoir validement le sacrement de l’ordre dans chacun des trois degrés (diacre, prêtre, évêque) est une vérité contenue dans la Révélation et elle est donc infailliblement confirmée par le Magistère de l’Église et présentée comme devant être crue ».
En effet, en 2018, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, S.J., alors préfet de la CDF, a défendu l’enseignement d’Ordinatio Sacerdotalis comme portant la marque de l’« infaillibilité », Jean-Paul II ayant
« confirmé formellement et rendu explicite, de manière à éliminer tout doute, ce que le Magistère ordinaire et universel a longtemps considéré, tout au long de l’histoire, comme appartenant au dépôt de la foi. »