« Le catalogue des “péchés” lors de la célébration pénitentielle d’ouverture du synode se lit “comme une check-list de l’idéologie du woke et du gender, un peu péniblement déguisée en chrétien. Il n’y a pas non plus de péché contre un type de synodalité” »
« Au début du synode sur la synodalité, qui n’est plus seulement un synode d’évêques mais une assemblée mixte, mais qui ne représente en aucun cas toute l’Église catholique, il doit y avoir une célébration avec un acte de pénitence qui culmine dans la contrition de péchés nouvellement inventés (par des hommes !). Ce qu’est le péché : Dans son intention, le péché consiste à détourner l’homme de Dieu et à le tourner vers des biens créés qui sont vénérés à sa place ou de manière tangible, comme des idoles païennes. Nous pouvons également pécher contre notre prochain si nous ne l’aimons pas comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu. Cela inclut aussi une exploitation égoïste des biens naturels de la terre, que Dieu met à la disposition de tous les hommes comme base de vie. C’est pourquoi nous pouvons aussi pécher si nous utilisons les matières premières, l’argent et les données exclusivement à notre avantage et au détriment des autres. (…). Le Christ est mort pour nos péchés et nous a réconciliés avec Dieu par sa croix et sa résurrection, afin que nous puissions également vivre en bonne intelligence avec notre prochain, dans la paix et l’amour. Dieu notre Père nous a donné le Décalogue et son Fils a proclamé les Béatitudes du Sermon sur la montagne, afin que nous puissions, à sa lumière, reconnaître et faire le bien et éviter le mal.
Les péchés inventés par le synode : Le catalogue présenté (au synode) des péchés supposés : par exemple « la doctrine de l’Église utilisée comme une arme», ou « contre la synodalité », quoi que l’on entende par là, se lit comme une check-list de l’idéologie du woke et du gender, un peu laborieusement maquillée en chrétien, à part quelques méfaits qui crient vers le ciel. Pour tromper la bonne foi, on y trouve aussi des méfaits dont l’abstention est une évidence pour tout chrétien. Ceux qui sont naïfs peuvent se laisser éblouir par la compilation arbitraire de péchés réels contre le prochain avec par la critique justifiée des inventions théologiquement absurdes des personnes animées par le synode. Mais (en vérité) il n’y a pas de péché avec « l’enseignement de l’Église soi-disant utilisé comme une arme », parce que l’enseignement des apôtres dit que le salut ne se trouve en aucun autre nom que celui du Christ (Actes 4, 12). Et c’est pourquoi Luc, par exemple, a écrit son Évangile (Lc 1, 1-4), afin que nous puissions nous “convaincre de la fiabilité de la doctrine” dans laquelle nous avons été instruits dans la foi salvatrice en Jésus le Messie, le Fils de Dieu. Et Paul décrit la tâche des évêques en tant que garants de l’enseignement transmis par les apôtres (1 Tm 6). L’enseignement de l’Église n’est pas, comme le pensent certains anti-intellectuels de l’épiscopat (qui, en raison de leur manque de formation théologique, invoquent volontiers leurs talents pastoraux), une théorie académique sur la foi, mais la présentation rationnelle de la Parole révélée de Dieu (1 Tm 3, 15), qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité par l’intermédiaire d’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : l’homme Christ Jésus, la Parole de Dieu son Père faite chair (1 Tm 2, 4s).
Il n’y a pas non plus de péché contre une forme de synodalité utilisée comme moyen de lavage de cerveau pour discréditer les soi-disant conservateurs en les traitant de passéistes et de pharisiens déguisés, et pour faire passer les idéologies progressistes qui ont conduit au déclin des églises en Occident dans les années 1970 comme étant l’aboutissement des réformes de Vatican II, qui auraient été freinées par Jean-Paul II et Benoît XVI. La collaboration de tous les croyants au service de l’édification du Royaume de Dieu est dans la nature même de l’Église, peuple de Dieu, corps du Christ et temple du Saint-Esprit. Mais on ne peut pas relativiser le ministère épiscopal en fondant la participation au synode des évêques sur le sacerdoce commun de tous les fidèles et sur une nomination pontificale, écartant ainsi implicitement la sacramentalité du ministère ordonné (l’ordre de l’évêque, du prêtre, du diacre) et relativisant finalement la constitution hiérarchique et sacramentelle de l’Église de droit divin (Lumen gentium 18-29), que Luther avait niée par principe.
Conclusion : Dans l’ensemble, les grands agitateurs des voies synodales et du synodalisme galopant sont plus préoccupés par l’acquisition de postes influents et par l’imposition de leurs idéologues non catholiques que par le renouvellement de la foi en Christ dans le cœur des gens. Le fait que les institutions ecclésiastiques se désagrègent dans des pays autrefois entièrement chrétiens (séminaires vides, communautés religieuses mourantes, mariages et familles brisés, départs massifs de l’Église – plusieurs millions de catholiques en Allemagne) ne les ébranle pas au plus profond d’eux-mêmes. Ils poursuivent obstinément leur agenda, qui se résume à la destruction de l’anthropologie chrétienne, jusqu’à ce que le dernier éteigne la lumière et que les caisses de l’Église soient vides. Il n’y aura de renouveau de l’Église dans l’Esprit Saint que si le pape, au nom de tous les chrétiens, confesse courageusement et à haute voix sa foi en Jésus et lui dit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”. (Mt 16, 16). » Cf.