Mgr Olivier de Cagny, ancien recteur du séminaire de Paris, est évêque d’Évreux depuis juin 2023. Il vient d’accorder un entretien au mensuel La Nef du mois d’octobre. Extrait :
Nombre de diocèses sont confrontés aujourd’hui à de grandes difficultés d’organisation, en raison du nombre décroissant de prêtres : comment voyez-vous l’avenir?
Nous ne pouvons plus prétendre « couvrir » un territoire avec quelques prêtres disséminés ici et là dans une solitude excessive. Néanmoins je veux que personne ne se sente exclu de l’attention pastorale des prêtres. Il nous faut donc affronter cette crise avec une sainte inquiétude, avec humilité et audace. Quoi qu’il arrive, il faudra toujours des prêtres pour annoncer et célébrer la réalité du salut. Si nous restons accrochés à cette Tradition fondamentale, il y aura des vocations. La crise des vocations vient principalement de notre manque de foi.
Plusieurs diocèses ont décidé une refonte profonde de la carte des paroisses en confiant des « pôles » pastoraux à trois ou quatre prêtres vivant ensemble. Pourquoi pas ? Mais je veux d’abord prendre le temps de bien connaître et écouter toutes les personnes concernées. La principale réforme que je souhaite, c’est que prêtres et laïcs accomplissent vraiment leurs vocations propres en se respectant mutuellement, afin de mieux comprendre le don et le rôle du ministère sacerdotal dans la mission commune.
Trois autres points me semblent essentiels pour affronter les défis de l’avenir : la prière pour les vocations sacerdotales ; la formation, initiale et permanente, de tous ; enfin la mise en place progressive des ministères institués (catéchistes, lecteurs, acolytes) que nous propose le pape, mettant davantage en œuvre le sacerdoce royal des baptisés.