Au Royaume-Uni, l’avortement est légal jusqu’à 24 semaines, date supposée de viabilité des enfants à naître.
Le 22 février, à 23 semaines de grossesse à peine (21 semaines de gestation) et léger comme un I-pad (note la presse anglaise), le petit Jacob McMahon a défié la pseudo-sagesse des médecins en venant au monde et en survivant. Cinq mois plus tard, uniquement muni d’une assistance respiratoire, il vient de recevoir la permission de rentrer chez lui avec sa mère, Sara Fisher, 25 ans, et son père, Scott McMahon, 26 ans. Les médecins de l’hôpital de Bradford où il est venu au monde ont indiqué que sa santé s’améliore de manière régulière.
La sœur jumelle du petit Jacob, Emie, victime d’une infection, était née huit jours plus tôt et était morte presque aussitôt. Les médecins avaient alors recommandé à Sara Fisher de demander l’avortement pour l’autre bébé. Ils avaient laissé un délai de réflexion d’un jour à la famille mais Jacob les a « doublés » en venant au monde 12 heures avant son échéance.
« Je n’arrivais pas à croire que les médecins nous disent d’envisager l’avortement. Ils nous ont dit que j’avais une infection et qu’il ne vivrait pas. Ils nous ont donné 24 heures pour décider si nous voulions prendre un cachet qui ferait cesser son cœur de battre », dit aujourd’hui la maman. « Nous ne voulions pas de cela mais heureusement nous n’avons pas eu à prendre cette décision puisque le travail a commencé à minuit. »
Le fait que Jacob ait survécu à une naissance aussi précoce conduit évidemment des Britanniques à demander que soit révisée à la loi qui au nom d’une viabilité fixée à 24 semaines autorise aujourd’hui les avortements à l’intérieur de ce délai. Jacob fait partie du nombre croissant de bébés qui s’en sortent même en venant au monde plus tôt, au Royaume-Uni et ailleurs.
En Allemagne une petite Freida est née à 21 semaines et 5 jours et a survécu.
Au Royaume-Uni, une mère a dû regarder son fils prématuré, né lui aussi à 21semaines et 5 jours, mourir parce que les médecins refusaient de le mettre en soins intensifs, respectant en cela les directives qui leur recommande l’abstention jusqu’à 22 semaines. L’équipe médicale lui avait expliqué qu’ils auraient tenté de le sauver s’il était né deux jours plus tard.
Savoir s’il faut tout faire pour maintenir en vie un bébé aussi prématuré pose évidemment des questions morales délicates mais le fait est que le savoir-faire et l’obstination des médecins a déjà permis d’avancer de manière spectaculaire l’âge auquel on peut espérer une issue heureuse.