La Fédération portugaise pour la vie (FPV) a tenu une conférence de presse pour dénoncer l’attitude des partisans du oui à l’avortement qui rejettent toute idée de consultation préalable à l’avortement dans le cadre de la préparation de la loi. Le parti au gouvernement « a menti par stratégie électorale », a observé Isilda Pegado, présidente de la FPV, expliquant que tout au long de la campagne, le PS avait assuré qu’une procédure de conseil serait mise en place.
C’était sa réponse aux objections des mouvements pour le respect de la vie qui dénonçait la mise en place d’un droit à l’avortement sans règles ni limites : il y aurait un cadre légal de conseil et de dissuasion. Promesses oubliées dès le lendemain du vote, dénonce Isilda Pegado : on ne parle plus que de la « décision libre et autonome de la femme ».
Elle observe que cette option rompt avec la pratique du consentement éclairé en matière médicale ; et qu’elle rompt encore avec les assurances du camp du oui qu’on n’allait pas vers l’avortement par choix.
« Avant de faire un avortement, la femme fera-t-elle une échographie ? Verra-t-elle cette échographie ? Connaîtra-t-elle les conséquences physiques et psychiques que cet acte aura dans son corps et dans sa vie ? », a-t-elle demandé, ajoutant que si des cliniques privées sont habilitées à pratiquer l’acte, ce qui semble prévu, elles n’auront aucun intérêt à en dissuader les femmes.
Au nom des dizaines de mouvements pour la défense de la vie et d’aide aux futures mères qui se sont battues pendant la campagne, la FPV a conclu que la bataille n’était pas close et qu’elle allait notamment se situer sur le terrain constitutionnel, la question étant posée du petit nombre de Portugais qui souhaitent un changement de la loi : trois sur dix ont dit oui, deux sur dix ont dit non, et cinq sur dix n’ont rien dit du tout.