Il y a Iznogoud, le vizir qui voulait être calife à la place du calife. Et il y a le cardinal Parolin, qui se voit Pape à la place de François et “pas simplement quand il se rase”, pour paraphraser un ex-président français. Le résultat – des rumeurs sur de nouvelles persécutions de la messe traditionnelle, et surtout des évêques et des prêtres diocésains, de la part de proches du cardinal Parolin qui tentent de manipuler un pape François en pleine fin de règne, constate Paix Liturgique.
“Les rumeurs rapportées par Rorate Caeli, après avoir été apaisées par un quasi démenti d’Andrea Grillo (il n’y aura pas, selon lui, de document dans les mois qui viennent), ont été reprises par la vaticaniste américaine Diane Montagna dans The Remnant .
Diane Montagna appuie et précise ce que nous disions dans notre Lettre 1055 publiée le 18 juin 2024 (Paix Liturgique France) : « Le cardinal Parolin exige-t-il la mort de la liturgie traditionnelle ? »
Elle donne de la sorte plusieurs éléments d’analyse :
1. Ces rumeurs, qu’elles soient vraies totalement ou partiellement, ou encore qu’elles relèvent d’une intoxication, cachent en même temps qu’elles révèlent le jeu du cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État, dont il n’est un secret pour personne qu’il est déjà entré en campagne électorale pour le prochain conclave ;
2. Les paroliniens sont en étroite connexion avec le Dicastère pour le Culte divin du cardinal Roche et du très actif idéologue qu’est le Secrétaire du Dicastère, Mgr Viola, et ils peuvent compter sur l’aide du Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Fernandez ;
3. Dans ce domaine hautement symbolique qu’est la liturgie traditionnelle, considérable est l’activité du nonce en France, Celestino Migliore, auquel la Secrétairerie d’État échoirait en cas de pontificat de Jean XXIV (Pietro Parolin) ;
4. Diane Montagna révèle enfin que le Préfet du Dicastère pour les Églises Orientales, le cardinal Claudio Gugerotti, serait lui aussi à la manœuvre, avec cette difficulté qu’il n’est pas un allié très sûr, parce que papable concurrent de Parolin.
Le fond de l’affaire est que, sachant le peu d’intérêt que porte en définitive le pape pour ces questions, un jeu très subtil de manipulation se déroulerait à Santa Marta, dans lequel Pietro Parolin pourrait espérer gagner à tout coup : ou bien le pape se laisse convaincre de rouvrir une guerre liturgique dure, ce qui prépare les voies d’un futur pontificat très progressiste ; ou bien – coup de billard à trois bandes – l’agacement bien connu du pape vis-à-vis de son Secrétaire d’État s’accroît encore du fait de cette manipulation et se transforme en crise ouverte entre lui et le pape, ce qui sert également la candidature de Pietro Parolin, laquelle devient celle de tous ceux, à droite, mais surtout à gauche, qui veulent tourner la page du « despotisme » de François qui les étouffe“.
Qu’on veuille choisir le cardinal Parolin pour changer du despotisme du pape François laisse pour le moins songeur – à Rome (et ailleurs) certains gagneraient à relire la fable des grenouilles qui demandent un Roi.