L’abbé Hubert Bizard, chapelain francophone de la Confraternité Saint-Pierre, évoque ce mois-ci, dans sa lettre d’avril, la victoire du Christ sur le monde.
Chers amis membres de la Confraternité,
Nous allons entrer dans quelques jours dans le magnifique temps pascal ; ce temps où le Seigneur apparait à ses disciples, les enseigne et les encourage pour leur mission à venir.
“La paix soit avec vous” leur dit-il.
C’est encore cette même paix qu’il nous souhaite aujourd’hui. La sienne. Si différente de celle du monde. La paix à travers les difficultés, comme peuvent être calmes les fonds marins alors qu’à la surface la tempête fait rage.
Trop souvent nous sommes troublés, découragés et parfois paralysés par les épreuves et les soucis.
Si la grandeur de notre trouble vient de la grandeur de l’épreuve -qu’il faut bien reconnaitre-, elle vient aussi peut-être du fait que nous oublions parfois un peu que nous ne sommes jamais seuls dans l’épreuve.
“Voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles”.
Peut-être encore perdons-nous de vue trop facilement dans le combat d’aujourd’hui, ce fait de la victoire du Christ obtenue le jour de la Résurrection. Une fois pour toute.
Le monde peut bien dire le contraire et faire un bruit assourdissant autour de nous, l’oeuvre de la Rédemption a été accomplie et scellée sur la croix. Une fois pour toute.
Et cette oeuvre est nôtre ; pour autant bien sûr que nous voulions bien nous y associer. Car Dieu ne s’impose jamais. Comme il ne se refuse jamais à l’âme de bonne volonté.
Mais y croyons-nous fortement ? Car il s’agit de croire.
N’est-ce pas pour cela que saint Paul nous dit que “la victoire, c’est notre foi” ?
C’est donc cette foi qu’il nous faut demander à Dieu d’augmenter dans nos âmes.
Tant que la foi en l’oeuvre du salut sera nôtre, la paix sera en nous ; car nous saurons. Nous saurons par la foi que le Christ est victorieux et qu’il demeure avec nous jusqu’à la consommation des siècles.
Nous pourrons bien parfois être un peu ébranlés par la force des méchants (et par la force de notre faiblesse ou la faiblesse de notre force), parce que nous sommes humains ; mais au fond de notre âme, nous saurons que tout passe… sauf Dieu. Les dictateurs d’hier sont aujourd’hui retourné en poussière. Et ceux d’aujourd’hui les suivront demain. Seule la charité ne passe pas.
“Seigneur, nous invite à dire avec lui le Centurion de l’évangile, je crois, mais augmentez ma foi.”
L’exemple des martyrs des premiers siècles comme l’exemple des martyrs de notre temps nous rappellent qu’avec la foi, il est possible d’aller beaucoup plus loin que ce que nous aurions pu imaginer. Il est possible de soulever des montagnes.
Demandons une augmentation dans nos âmes de cette foi en Dieu. Cette foi dans la Résurrection. Cette foi dans son oeuvre de salut et son assistance dans nos vies. Cette foi tout simplement en son amour pour nous (credidimus caritati : nous avons cru en la charité nous dit saint Jean).
Et alors, nous pourrons passer à travers toutes les peines, contradictions et difficultés de cette vie avec le sourire. Ce sourire qui étonnera toujours les persécuteurs.
Défiants tout de même quant à nous-mêmes, mais sûrs de Lui.
Abbé Hubert Bizard, FSSP