Les fidèles de Paris qui prient, chaque midi en semaine, devant l’archevêché de Paris pour que leur soient rendues les messes injustement supprimées par Mgr Aupetit, écrivent dans leur bulletin hebdomadaire :
“La température s’éleve considérablement à Rome et même dans toute l’Église, à l’approche de l’assemblée du Synode sur la synodalité, qui s’est ouverte le 4 octobre. Deux jours avant, le 2 octobre, ont été publiées cinq questions doctrinales au pape (dubia) par cinq cardinaux, Brandmüller, Burke, Sandoval, Sarah et Zen, auxquels s’est joint le cardinal Müller par une déclaration publique. Le 3 octobre, la veille de l’ouverture, le cardinal Burke a longuement exprimé ses inquiétudes dans une conférence donnée dans le cadre d’un colloque sur « La Babel synodale » organisé par la revue la Nuova Bussola Quotidiana, en présence du cardinal Sarah, devant une salle archicomble et des journalistes surexcités, cependant que le président de la Conférence épiscopale de Pologne se livrait à une sévère critique de la synodalité dans le quotidien allemand le Tagenpost.
Il ne faudrait surtout pas croire que ces hautes vagues doctrinales sont étrangères aux choses de la liturgie. Je vous invite à lire la Lettre 963 de Paix liturgique, du 4 octobre, dans laquelle Christian Marquant répond aux questions qui lui sont posées sur le thème du nombre des fidèles de la messe traditionnelle en France et dans le monde (Paix Liturgique France). Il estime qu’il y a 600.000 traditionnels, traditionnels en acte et traditionnels silencieux en France. Or, cette faveur que rencontre la liturgie traditionnelle est le versant tangible de la grande protestation qui soulève une partie de l’Église depuis Vatican II. Le Saint-Père faisait d’ailleurs indirectement allusion à cette grande déchirure qui affecte l’Église, lors du dernier consistoire, dans son appel à l’unité. Appel pathétique lancée sur une place Saint-Pierre presque vide…
Plus loin il continue « Depuis plus d’un demi-siècle, l’on fait croire au peuple catholique que tous les changements qui sont survenus dans la vie de l’Église depuis le concile Vatican II sont bons et surtout ont été acceptés, sinon voulus, avec enthousiasme par tous. De ce fait, le pauvre catholique isolé pensant différemment, croyant qu’il est seul à ne pas partager cette unanimité, s’est longtemps tu. Voilà pourquoi l’on a souvent appelé ces personnes les silencieux, ce qui a permis aux tenants des nouveautés d’affirmer que ceux qui s’opposent à ces évolutions n’existent pas. Ou presque pas. »
En 2007 le pape Benoit XVI, pour le bien de la paix mais aussi par réalisme, voyant ce retour irrépressible d’éléments catholiques traditionnels tant dans la liturgie que dans le catéchisme, avait publié Summorum Pontificum, qui avait avalisé, mais aussi accentué ce retour vers la tradition de l’Église. « Nous savons que ce fut un succès considérable et très prometteur : en 10 ans, de 2007 à 2017, le nombre des messes traditionnelles dominicales a doublé dans le monde. De nouveau, on a vu le peuple chrétien à genoux à la messe, qui est un vrai sacrifice, renouvelant sacramentellement sur l’autel, lors de chaque messe, le sacrifice de notre Dieu et Seigneur s’offrant pour le pardon de nos péchés au Golgotha. »
Traditionis custodes a tenté de donner un coup d’arrêt et de freiner la contagion du retour des fidèles vers la messe d’avant, et par le fait, vers le catéchisme d’avant, Et remarquez bien que c’est dans la foulée qu’a été lancée la grande offensive de la synodalité. Les cardinaux protestataires nous disent que le Synode sur la synodalité, tel qu’il est présenté notamment par les activistes qui en sont les « experts » (voir le livre du jésuite parisien Christoph Theobald, Un nouveau concile qui ne dit pas son nom ?, Salvator, 2023), veut modifier en douceur la divine constitution de l’Église.
Ce qui confirme une fois encore ce que nous constatons depuis cinquante ans : les attaques contre la doctrine traditionnelle de l’Église et les attaques contre la liturgie traditionnelle vont de pair. C’est pourquoi notre combat pour la liberté de la messe est en fait un combat pour la liberté de la doctrine catholique et, il faut le dire, un combat pour la liberté de l’Église.
C’est dans cette vue catholique que nous « veillons » à Paris Nous continuons à dire le chapelet à Saint-Georges de La Villette, le mercredi à 17h, devant Notre-Dame du Travail, le dimanche à 18h, et devant les bureaux de l’archevêché, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, du lundi au vendredi, de 13h à 13h 30.