Ce Mercredi, le calendrier tridentin nous a invite à la pénitence avec le temps des Quatre temps de septembre, écoutons Dom Prosper Guéranger :
Nous avons démontré précédemment la nécessité de l’initiative privée qui s’impose, sur le terrain de la pénitence, au chrétien désireux d’avancer dans les voies du salut. En cette matière pourtant, comme dans toutes les autres, l’œuvre privée n’atteint jamais au mérite et à l’efficacité de l’action publique ; car l’Église revêt de sa dignité même, et de la puissance de propitiation qui s’attache aux démarches de l’Épouse, les actes de pénitence accomplis en son nom dans l’unité du corps social. Saint Léon aime à revenir sur cette donnée fondamentale de l’ascétisme chrétien, dans les discours qu’il adressait au peuple de Rome, à l’occasion de ce jeûne du septième mois. « Bien, dit-il, qu’il soit loisible à chacun de nous d’affliger son corps par des peines volontaires, et de refréner, tantôt plus doucement, tantôt plus sévèrement, les convoitises charnelles qui luttent contre l’esprit : il faut, néanmoins, qu’à certains jours, soit célébré par tous un jeûne général. La dévotion est plus efficace et plus sainte, alors que, dans les œuvres de la piété, l’Église entière s’unit d’un seul esprit et d’une seule âme. Tout ce qui revêt le caractère public est en effet préférable au privé, et l’on doit comprendre qu’un plus grand intérêt est en cause là où s’applique le zèle de tous. Que l’observance particulière du chrétien ne relâche donc rien de sa diligence ; que chacun, implorant le secours de la protection divine, se munisse, à part soi, de la céleste armure contre les embûches des esprits de malice. Mais le soldat de l’Église, bien qu’il puisse se comporter vaillamment dans les combats singuliers, luttera toutefois plus sûrement et plus heureusement à son rang officiel dans l’armée du salut ; qu’il soutienne donc, en la compagnie de ses frères, et sous le commandement de l’invincible roi, la guerre universelle.