Riposte Catholique relaye régulièrement des annonces et des nouvelles d’écoles indépendantes (dites hors contrat). La Fondation pour l’Ecole annonce la création de 100 nouvelles écoles cette année.
Extrait du communiqué de la Fondation pour l’Ecole
Observateur privilégié des écoles privées hors contrat en France, la Fondation pour l’école se réjouit de ces nouvelles créations, de la forte progression des effectifs dans les écoles existantes ainsi que de l’augmentation croissante du nombre de candidats à nos formations.
1.Plus de 100 nouvelles écoles libres ouvertes en 2023
Plus de 100 écoles indépendantes ont vu le jour en 2023. Le tempérament d’entrepreneur des porteurs de projet n’a pas été freiné par les défis qui se sont présentés à eux. Leurs motivations sont extrêmement diverses mais on peut tout de même en citer les principales :
- La baisse du niveau général et les défaillances du service public ;
- La place de plus en plus importante donnée aux idéologies à l’école publique ;
- Le manque de confiance des parents dans l’institution (absences non remplacées ou recrutements des professeurs faits sur un coin de table, grèves, difficultés à gérer le harcèlement, etc. ;
- Le refus des demandes d’IEF (instruction en famille) qui amène des parents à fonder leur école ;
- Le désir de nombreux parents de voir les besoins spécifiques de leurs enfants pris en compte ;
- Le souhait d’avoir des classes à effectifs modérés ;
- La volonté de certains parents de s’impliquer dans l’école de leurs enfants ;
- La volonté de redynamiser les territoires ruraux ;
- La volonté pour des parents de mettre en place un projet pédagogique en accord avec leurs valeurs ou leurs croyances ;
2.Une hausse importante du nombre d’élèves scolarisés dans les écoles indépendantes
À côté de ces créations, la Fondation pour l’école relève une augmentation significative du nombre d’élèves scolarisés dans les écoles indépendantes grâce aux 2 500 écoles déjà existantes.
Une étude effectuée auprès d’un nombre significatif d’établissements nous permet en effet d’estimer une croissance globale de 17 %. L’on passerait donc de 100 000 élèves scolarisés dans le hors-contrat à 117 000 élèves, de la maternelle à la terminale en septembre 2023, dans 2 600 écoles.
Cette hausse est la preuve de la confiance accordée par les familles aux établissements auxquels ils confient leurs enfants.
3.La crise des vocations : pas dans le hors-contrat !
Enfin, nous constatons un fort engouement pour la formation initiale des futurs professeurs du premier degré dispensée par l’ILFM, l’Institut de Formation de la Fondation pour l’école. Les effectifs ont augmenté de 60 %. Il n’y a pas de crise des vocations pour les écoles indépendantes !
4.Un nombre important de projets reportés
Malgré la motivation importante, nous constatons un léger tassement des créations d’école indépendante par rapport à l’an dernier. En effet, plus de 100 écoles ouvrent leurs portes en 2023 contre 120 en 2022, alors que nous avions identifié plus de 180 projets d’ouverture avant l’été. Que s’est-il passé ? Voici notre analyse :
- L’inflation est une première cause : l’augmentation de l’énergie et du coût des matières premières a logiquement entraîné une hausse des prix des travaux, contraignant certains créateurs à renoncer à leurs locaux, faute de pouvoir les mettre aux normes. Par ailleurs, l’augmentation des salaires minimums de la convention collective de l’enseignement privé indépendant, bien plus importante que l’augmentation du smic, a contraint certains porteurs de projets à réviser à la hausse le montant des scolarités, entraînant le désistement de la part de familles initialement engagées dans le projet.
- Beaucoup de créateurs ont fait état de tracasseries administratives, tandis que d’autres ont vu les bailleurs se rétracter au dernier moment. Sans locaux, il est difficile d’ouvrir une école…
- Le recrutement des directeurs est plus compliqué depuis la loi Gatel, qui exige d’eux une expérience spécifique de 5 ans dans un établissement d’’enseignement. Par ailleurs, l’augmentation récente du régime de sanctions pénales encourues par les chefs d’établissements a pu dissuader certains directeurs de s’engager dans le projet malgré une motivation importante.
- L’augmentation du nombre d’inspections à charge et la possibilité qu’a désormais l’administration de faire fermer un établissement ont peut-être eu également un effet dissuasif.
- Les variations démographiques peuvent être aussi en cause : on parle de 1 500 fermetures de classes dans l’enseignement public, l’école libre est donc forcément touchée par cette réalité. Pour ces raisons, plusieurs projets sont retardés d’un an.