L’analyse des comptes d’exploitation du diocèse de Coutances et d’Avranches – correspondant au département de la Manche – en 2020 et 2021 permet de constater quelques éléments intéressants – et qui permettent peut-être de comprendre pourquoi le diocèse tient tellement à vendre le plus de biens possibles, y compris affectés au culte comme l’église Saint-Germain le Scot de Barneville Carteret, même si les riverains ont planté la “déconstruction” présentée comme inévitable et irréversible par la presse locale – le bâtiment est toujours debout, frappé par un arrêté de péril, mais debout quand même, ou encore son ex-centre diocésain des Unelles à Coutances, enfin la moitié, puisque l’autre avait déjà été vendue aux collectivités locales par le passé.
Actif et passif en 2020 :
Actif et passif en 2021 :
Parmi les éléments qui peuvent être relevés
- en 2019 le diocèse avait un résultat net de 881.000 euros, et en 2020 de 18.000 euros selon les comptes de cette année, avec un résultat d’exploitation négatif de 744.000 euros en 2020).
- en 2021 le diocèse arrive à un résultat net de 661.000 euros…mais le résultat d’exploitation reste négatif (-35.790 euros), néanmoins le résultat d’exploitation avant impôts, est, lui, positif (+233.371 euros)
- en 2020 toujours, 17 millions d’euros sont placés, pour 6 millions d’euros de dettes et d’emprunts divers et 450.000 euros d’actifs financiers immobilisés notés comme “prêts“
- En 2021 il y a près de 30 millions d’euros de capitaux propres (cf. infra)
- le diocèse attire des dons : en 2020, 536.000 euros de legs, 1.8 millions d’euros de dons manuels, 737.000 euros d’autres dons, soit 3 millions d’euros de “ressources liées à la générosité du public”… mais en face il y a 2.9 millions d’euros de frais de fonctionnement.
En 2021, les dons et legs se replient un peu, au total 2.8 millions d’euros captés, et il y a toujours 2.5 millions d’euros de frais de fonctionnement.
Néanmoins, la masse salariale est imposante en 2020 (40 salariés… pour rappel, il y a dans le diocèse de Montauban 9 salariés en tout dont un cadre, et dans la plupart des diocèses de la même strate, entre 20 et 30 salariés).
Néanmoins, cela ne suffisait visiblement pas… car en 2021, la masse salariale s’accroit encore et atteint 43 salariés (dont toujours cinq cadres).
Parmi lesquels le nouvel économe diocésain, depuis 2020, et ancien DAF des scouts d’Europe (2010-18), Olivier Jourdan – en pointe dans le projet de désacralisation et de démolition de l’église de Saint-Germain le Scot de Barneville-Carteret pour en vendre ensuite le terrain, il n’a pas réussi à convaincre les riverains qui se sont constitués en association et ont fait échec à ce funeste projet… d’après le diocèse, l’église était toute proche de s’effondrer. Quatre ans plus tard et malgré un entretien inexistant, elle est toujours debout et a survécu à l’évêque, Mgr le Boulc’h, parti à Lille.
On apprend que la même année le diocèse a abandonné aux oeuvres catholiques du mont saint Michel une créance de 74.000 euros liés à des loyers impayés depuis plusieurs années… et qui ont été soldés en charge exceptionnelle dans les comptes 2020, l’année du Covid, les rendant un peu plus déficitaires.
En revanche, s’il y a de l’argent pour une nouvelle maison de retraite des prêtres (5 millions d’euros, ça ne représente que deux ans de collecte de dons, deniers et d’assurances vies), il n’y a visiblement plus de moyens pour les oeuvres spirituelles, puisque les paroisses sont réduites à quinze et les fidèles forcés de faire des kilomètres… ou de rester devant la télé.
Les donateurs et personnes qui envisagent de léguer peuvent donc se demander à quoi sert le diocèse de Coutances ?