Pour toute la province ecclésiastique de Reims, qui comprend les diocèses de Reims, Amiens, Soissons, Beauvais, Châlons, Troyes et Langres qui furent parmi les plus prolifiques de France, mais ça c’était avant le “printemps de l’Eglise” il y a presque soixante ans, seuls trois prêtres ont été ordonnés :
- A Amiens, 2 prêtres, François Charbonnel et Jean-Baptiste Gning – ce dernier est un lazariste originaire du Sénégal, qui a rencontré les Lazaristes à Boumerdès en Algérie et a été formé au séminaire interdiocésain d’Orléans. Originaire d’Amiens, François Charbonnel a connu sa vocation à Versailles et a été formé à Issy, puis à Rome.
- A Langres, Mgr Joseph de Metz-Noblat a ordonné un prêtre, Jacques-Dominique Pidassa, originaire du Togo, et un des derniers qui a été formé au séminaire de Metz avant sa fermeture, et un diacre en vue du sacerdoce, Christian Charpentier-Masson, formé à Metz puis à saint-Sulpice.
Pour rappel, un prêtre avait été ordonné à Reims en 2022, c’était la première ordination sacerdotale dans le diocèse depuis 2018; à Châlons, une ordination sacerdotale a eu lieu début 2022, c’était la première dans le diocèse depuis 2014.
Intégrer Amiens dans les » diocèses les plus prolifiques » autrefois, il faut oser…
Pendant et après la guerre, des laïcs lillois ou du département du Nord allaient chercher des prêtres sans paroisse, pour les amener dans la Somme déjà en manque, afin qu’ils y célèbrent la Messe dans les paroisses.
De même des prêtres hollandais sont venus exercer leur ministère dans ce diocèse d’Amiens, à la même époque, pour les mêmes raisons (’il y en a encore).
En 1971 dans un territoire de la Somme que je connais bien, il restait 1% de cathos…
Ces régions ont été marquées et par les idéologies dominantes (socialisme et marxisme très florissants) et par des scandales de prêtres bien connus dans leur village et quartier.
Par ailleurs leur population est majoritairement pas bien riche, ouvrière, salariée agricole…et encore appauvrie par la guerre, dont les méfaits sont si durables.
Dans les années 70, des agriculteurs sautaient encore avec leur tracteur sur des obus …de 14-18 …qu’ils avaient remontés à la surface en labourant…les enfants jouaient encore avec munitions et armes..; de 39-45…disséminées partout.
Et les destructions des villes et villages n’ont été effacées, comme les baraquements de bois provisoires installés après guerre, qu’à partir de 1975…
Les gens avaient vécu dans leurs ruines, parfois pillées en outre par un autre village, et les blessures des âmes étaient lourdes…
Pour Amiens c’était plutôt sous l’ancien Régime…