Un an depuis l’élection des nouveaux députés à l’Assemblée nationale, Mgr Rougé, évêque de Nanterre, aumônier des parlementaires de 2004 à 2012, déplore sur RCF que les députés ne sachent plus dialoguer que par “invectives réciproques”. Même si la virulence de la discussion parlementaire est saine dans la mesure où elle exprime avec clarté la divergence des opinions représentées.
Cela fait partie de la tradition parlementaire que les passions s’y expriment et, en un sens, le Parlement est le lieu où elles doivent pouvoir s’exprimer au profit de la paix de la société tout entière”. “Cela fait déjà pas mal d’années, avant même cette législature, qu’à mes yeux les débats se durcissent excessivement. Par exemple, dans les questions au gouvernement qui sont un spectacle assez pitoyable, il n’y a pas d’autre mode d’expression que les invectives réciproques”.
Cet affaissement démocratique est d’autant plus inquiétant que, pour Mgr Rougé, “la justesse du débat parlementaire contribue à la justesse des relations civiques”.
“Je suis frappé par la violence ambiante dans notre société. C’est vrai au Parlement d’une manière invraisemblable, mais c’est vrai dans la société en général”.
“La manière dont les réseaux sociaux hystérisent tout, la capacité à brandir des anathèmes faciles, un manque de confiance dans le dialogue intellectuel et puis, je le crois, des transgressions successives dans notre rapport à la dignité de la personnes humaine finissent par faire que, subrepticement, plus personne ne respecte plus personne”. “A force de relativiser la dignité de la personne humaine, on affaiblit la capacité de tous à respecter la dignité de chacun”.