Le mardi 16 mai, le groupe d’amitié France-Saint-Siège, présidé par M. Dominique de LEGGE (Les Républicains ‑ Ille-et-Vilaine), président, a reçu le cardinal Jean-Marc AVELINE, archevêque de Marseille, en présence d’une quinzaine de parlementaires.
Dominique de LEGGE l’a interrogé sur sa vision des migrations sous leurs différents aspects et enjeux, allant de l’accueil du plus faible à la démographie en passant par les dimensions économiques, sociales et politiques, et sur l’organisation de la visite du pape François à Marseille, le 23 septembre, qui ne sera pas une visite d’État dans notre pays.
Le cardinal a évoqué le souvenir de Jean-Claude Gaudin, ancien président du groupe d’amitié et figure de Marseille. Abordant ensuite la préparation de la visite du Pape, il a rappelé qu’elle prenait place après l’initiative de la conférence épiscopale italienne de réunir, à Bari en 2020, 40 évêques de la Méditerranée. Cela avait été réédité en 2022 à Florence et le maire de la ville avait également invité d’autres édiles. 60 évêques et 60 maires étaient présents. Marseille prend donc la suite car ces rencontres sont très riches. La Méditerranée concentre en effet un grand nombre d’enjeux mondiaux en matière d’environnement, de disparités socio-économiques, de migrations ou de tensions politiques et religieuses. Plus de 60 évêques vont donc échanger du mercredi au dimanche 24 septembre. Mais, dès le 17 septembre, des jeunes de tout le pourtour méditerranéen engagés dans des défis communs vont se retrouver pour travailler ensemble, puis avec les évêques. Le Pape viendra, le samedi 23 septembre, pour clôturer ces travaux, mais aussi prier à Notre-Dame de la Garde, avoir un moment de recueillement interreligieux pour les migrants disparus en mer, puis rencontrer l’Église de France à travers les évêques et les fidèles à l’occasion d’une messe au stade Vélodrome qui réunira plus de 55 000 personnes. Il était bien sûr important que les Français puissent avoir ce moment de prière avec le Pape, quel que soit le statut diplomatique de la visite, qui a suscité un grand élan populaire.
Si la question des migrations est importante, ce n’est pas la seule que le Pape abordera à Marseille. Ce sujet est d’ailleurs beaucoup sensible dans d’autres pays méditerranéens, au Nord comme au Sud. Seront également invités des évêques sub-sahariens qui n’ont en revanche pas la même vision des choses. Il faut également noter que dans le message du Pape à l’occasion de la journée internationale du migrant, le 24 septembre, il relève tout autant le droit de migrer que le droit de rester dans son pays et souhaite défendre la dignité humaine face aux causes de ces mouvements que sont notamment la guerre et la misère.
Abordant ensuite la situation de l’Église de France, l’archevêque de Marseille a appelé à regarder ce qui fait la mission de l’Église. Si bien entendu le sujet des abus doit être traité comme il convient, l’Église ayant un devoir d’exemplarité, cette responsabilité ne doit pas éteindre le zèle missionnaire et la possibilité de proposer la foi. Il a donné l’exemple de près de 200 jeunes en mission contre la pauvreté dans les quartiers Nord de Marseille.
Mgr AVELINE a précisé la situation dans le diocèse de Fréjus-Toulon à la demande du député Emmanuel CAPUS. Il a rappelé qu’il y avait accompli une visite fraternelle en 2020 en tant qu’évêque métropolitain auprès de Mgr Rey, dont il était proche. Cela avait conduit à l’élaboration d’une charte en vue d’aider au discernement des vocations et à l’implantation de communautés nouvelles. Puis, en 2022, face aux interrogations persistantes de plusieurs dicastères, la décision a été prise de suspendre les ordinations et la congrégation pour les évêques a pris en charge une visite apostolique qui a duré trois semaines, dont le rapport est attendu prochainement. Cette procédure, qui résulte d’une décision collective, doit permettre de mieux distinguer et pérenniser ce qui s’est fait de positif dans ce diocèse.
Interrogé sur la situation du Pape et les tensions au sein de la Curie, le cardinal n’a pas caché la lourdeur de la tâche au regard de la santé du Souverain pontife.