Dimanche 7 mai, le diocèse de Besançon fêtait les 20 ans d’épiscopat de Mgr Jean-Luc Bouilleret, 70 ans, en la cathédrale Saint-Jean-Saint-Etienne. L’archevêque revient en vidéo sur cet évènement et vous retrouverez son homélie. La cérémonie complète est disponible sur RCF Besançon.
875 ans de la cathédrale – 20 ans d’épiscopat
Dimanche 7 mai 2023
Des pierres et des hommes.
Frères et sœurs, chers amis, quelle joie de se retrouver ici, ensemble, pour célébrer Jésus-Christ. Nous rendons grâce pour cette cathédrale qui nous est donnée pour célébrer le mystère du salut en Jésus-Christ.
875 ans de la consécration de la cathédrale, le 5 mai 1148, et les 20 ans d’ordination épiscopale de son archevêque, le 11 mai 2003. L’archevêque n’a pas 875 ans comme certains ont pu le croire ! Ces deux évènements nous disent le service accompli par l’un et l’autre. La cathédrale rassemble les fidèles du diocèse, l’évêque est serviteur de l’unité et de la communion du peuple de Dieu qui lui est confié.
La prière de la dédicace nous invite à servir le Seigneur en ce lieu comme hier, aujourd’hui et demain encore. La prière d’ouverture d’une ordination épiscopale appelle le Seigneur, notre Dieu à accorder à celui qui est choisi « d’accomplir fidèlement le ministère épiscopal. » Puis s’adressant au Seigneur : « Guide-le en toute chose pour qu’il sache conduire par la parole et par l’exemple le peuple qui lui est confié. »
De nombreux évêques ont été invités à servir le Peuple de Dieu en cette cathédrale depuis sa consécration. Je me suis mis humblement à leur suite. Si les pierres pouvaient parler elles nous offriraient le récit de la présence épiscopale pour les grands temps de la vie du diocèse. Notre cathédrale garde la mémoire de tous ceux qui sont passés ici, fidèles, pèlerins, chercheurs de Dieu ou de sens, amis des arts, visiteurs curieux ou incroyants.
Notre cathédrale est un lieu de prière, un lieu de mémoire, un lieu de silence, un lieu de recueillement, lieu de célébration… Parmi toutes les célébrations qui ont lieu ici, outre l’installation de l’évêque, je voudrais citer la fête diocésaine qui nous réunit chaque année, la messe chrismale, les ordinations, les confirmations diocésaines, le synode, les catéchumènes qui reçoivent les sacrements de l’initiation chrétienne à la veillée pascale et bien d’autres encore.
Je n’oublie pas que j’ai accompagné mon prédécesseur vers la maison du Père, Monseigneur André LACRAMPE.
Je me rappelle le 17 novembre 2013 quand j’ai frappé à la porte de cette sainte demeure. Si mes souvenirs sont bons, j’ai demandé : « Voulez-vous que je rentre ? » J’ai alors entendu un oui clamé avec vigueur.
La dédicace d’une église signifie en premier la présence du Christ en ce lieu. Elle devient la maison de Dieu, lieu de rassemblement du peuple de Dieu et des célébrations liturgiques. Dans l’évangile de Jean, Jésus parle du sanctuaire de son corps. Toute église et plus encore une cathédrale est le signe de la présence de Dieu en Jésus-Christ. Nous sommes tous appelés à devenir sanctuaire du corps du Christ.
875 ans et 20 ans, temps long et court. Le jubilé de la dédicace de la cathédrale s’inscrit dans le temps long, le chronos. Elle est solide notre cathédrale pour avoir traversé les siècles. 20 ans peut paraître court en comparaison mais assez long pour un évêque. Notre célébration d’aujourd’hui s’inscrit dans une autre dimension du temps, celle de l’évènement, le kairos. J’ai découvert récemment chez Cynthia Fleury une troisième dimension du temps, celle de l’éternité, l’éon. Toute notre vie s’inscrit dans cette aspiration de l’homme à vivre pour l’éternité.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éternelle. » dit Jésus dans l’évangile de Jean.
Parmi toutes les modalités du gouvernement d’un évêque, je souligne l’importance des collaborations : conseils, collaborateurs plus proches, membres de la curie, des services et mouvements, prêtres, diacres, consacrés, LEME et tous les fidèles du Christ selon l’appellation de Jean-Paul II. Le travail de la province avec les riches échanges avec les évêques, les vicaires généraux, les délégués des conseils presbytéraux et demain les laïcs appelés….
J’ai eu la joie de servir trois papes, Jean-Paul II qui m’a nommé à Amiens, Benoît XVI, François qui m’a nommé à Besançon. Avec les richesses de leurs personnalités respectives, j’ai pu m’appuyer sur leurs figures et leur enseignement. Le Seigneur nous confie des missions avec tout ce que nous sommes, nos capacités et nos limites.
Ce que je garde est la joie de servir Jésus Christ et le peuple de Dieu confié. Nous avons entendu dans la deuxième lecture : « En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. » J’apprends à faire corps avec tous. La proximité avec Jésus-Christ au cœur de l’Eglise a toujours été ma ligne de conduite. Je regrette de pas avoir assez de temps pour la prière. Je pense à Grégoire le Grand qui était préoccupé dès le matin ! La prière est un des deux poumons de la vie pastorale.
Une de mes sources d’inspiration est le discours du Pape François lors de la présentation des vœux le 22 décembre 2014. Il s’adresse aux membres de la curie à Rome et ses propos sur les tentations de tous ceux qui sont en responsabilité s’adressent à tous. Il appelle à une amélioration permanente et « à croître dans la communion, la sainteté et la sagesse pour mener à bien la mission » confiée.
Je me tourne vers Notre Dame. Elle veille sur notre diocèse. Qu’elle veille sur tous les fidèles ici réunis et sur tous les habitants du Doubs et de la Haute-Saône. Ils nous sont confiés.
Je renouvelle mon désir de servir le Peuple de Dieu avec sagesse et humilité.
Je vous assure de ma prière pour chacun d’entre vous et tous les auditeurs qui nous écoutent.
+ Jean-Luc BOUILLERET
Archevêque de Besançon