Les diocèses de Paris et Saint-Denis (93) ont communiqué sur la suspension de toutes ses activités pastorales du père Jacques Gagey, suite à l’ouverture d’une enquête judiciaire et d’une enquête canonique, pour des faits d’agressions sexuelles sur des jeunes femmes majeures, entre 1993 et 2002 – il est accusé par quatre plaignantes. Il était curé de Saint-Germain de Pantin, dont l’église du XVIIe vient d’être réouverte après une grande restauration.
Né à Vesoul en 1954, il a été curé de la paroisse Sainte-Anne de la Butte aux Cailles à Paris – très connue pour avoir été la paroisse des Bretons – aumônier de la coordination nationale des jeunes professionnels chrétiens (COJP), puis aumônier général des scouts et guides de France (2007-2013), très rapidement accompagné par un adjoint (Benoît Gscwhind en 2008-2011 puis Philippe Guitart). En avril 2013 il est nommé aumônier de la conférence internationale catholique du scoutisme. En novembre 2013 il est nommé parmi les membres d’honneur des scouts et guides de France. Les scouts et guide de France, qui ont suspendu Jacques Gagey, affirment dans leur communiqué que les faits reprochés ont eu lieu “hors du cadre scout“.
Communiqué du diocèse de Paris
À la suite d’un signalement effectué par le diocèse de Paris en application du protocole conclu avec le parquet de Paris, et en accord avec l’évêque de Saint-Denis, le diocèse de Paris a pris la décision de rendre publiques les mesures conservatoires canoniques suivantes, prises à l’égard du P. Jacques Gagey, jusqu’alors curé de la paroisse Saint-Germain (Pantin), après avoir informé les personnes à l’origine de ces signalements :
- Mise à l’écart de la charge de curé de Pantin
- Retrait des facultés de confession
- Interdiction de présider l’Eucharistie en public
- Obligation de résider dans le diocèse de Paris dans le logement mis à sa disposition par le diocèse
- Interdiction d’entrer en relation avec une victime présumée et plus généralement avec les personnes susceptibles de déposer dans cette cause
- Arrêt de toute activité liée au scoutisme.
Ces mesures font suite à l’ouverture d’une enquête canonique portant sur des faits pouvant concerner des jeunes femmes majeures au moment des faits entre 1993 et 2002.
Conscient de l’émotion légitime de toutes les personnes concernées, en particulier celles qui se sont manifestées spontanément auprès du diocèse de Paris, le diocèse tient à rappeler la nécessité du respect de la présomption d’innocence tant que les faits reprochés ne font pas l’objet d’une condamnation définitive par la justice pénale française.
Afin d’accompagner les personnes pouvant être victimes de toute forme d’abus commis au sein de l’Église, le diocèse de Paris rappelle les moyens pour contacter sa cellule d’écoute :
Par email, à l’adresse : signalement@diocese-paris.net
Par téléphone, en appelant la plateforme France Victimes : 01 41 83 42 17
Communiqué du diocèse de Saint-Denis (93)
Frères et sœurs,
Samedi 15 avril, j’ai eu la joie de célébrer l’inauguration de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois nouvellement restaurée, à Pantin, et je remercie encore M. le Maire et l’ensemble des acteurs qui ont réalisé et financé ce projet d’envergure.
Ainsi, après trois années de travaux, cette église, édifiée en 1664 et classée monument historique, a retrouvé son lustre d’antan, avec un intérieur entièrement rénové et une façade restaurée.
La communauté paroissiale de Pantin, et plus largement, l’ensemble de la communauté diocésaine, ont exprimé également leur satisfaction de retrouver ce lieu de culte, cher à leur cœur, et restauré avec tant de soin.
Cependant, la joie qui était la mienne et la nôtre, samedi, a malheureusement été assombrie par des faits dont je dois vous informer.
A la suite d’un signalement effectué par le diocèse de Paris en application du protocole conclu avec le parquet de Paris, et avec mon accord, le diocèse de Paris a pris la décision de rendre publiques les mesures conservatoires canoniques prises à l’égard du P. Jacques Gagey, jusqu’alors curé de la paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois de Pantin.
Ces mesures font suite à l’ouverture d’une enquête canonique portant sur des faits pouvant concerner des jeunes femmes majeures au moment des faits entre 1993 et 2002, et sont les suivantes :
- Mise à l’écart de la charge de curé de Pantin, qu’il occupait depuis septembre 2022
- Retrait des facultés de confession
- Interdiction de présider l’Eucharistie en public
- Obligation de résider dans le diocèse de Paris dans le logement mis à sa disposition par ce diocèse
- Interdiction d’entrer en relation avec une victime présumée et plus généralement avec les personnes susceptibles de déposer dans cette cause
- Arrêt de toute activité liée au scoutisme.
Conscient de l’émotion légitime de toutes les personnes concernées, en particulier celles qui se sont manifestées spontanément auprès du diocèse de Paris, je tiens à rappeler la nécessité du respect de la présomption d’innocence tant que les faits reprochés ne font pas l’objet d’une condamnation définitive par la justice pénale française.
D’ores et déjà, je remercie le père Jean-Pierre Dalens d’avoir accepté d’accompagner la communauté paroissiale Saint-Germain-l’Auxerrois, dans l’attente de la nomination d’un nouveau curé, à la rentrée prochaine.
J’assure les personnes affectées par cette épreuve et l’ensemble de la communauté paroissiale de ma prière et je remercie les diocésains de s’y associer.
+ Pascal Delannoy
Evêque de Saint-Denis en France
Communiqué des scouts et guides de France
LES SCOUTS ET GUIDES DE FRANCE SUSPENDENT JACQUES GAGEY DE LEUR MOUVEMENT
Les Scouts et Guides de France (SGDF) ont appris les faits reprochés à Jacques Gagey, prêtre du diocèse de Paris, impliqué dans le mouvement pendant de nombreuses années. Le mouvement souhaite tout d’abord dire ses pensées et son soutien aux personnes qui ont fait un signalement ou porté plainte, ainsi qu’à leurs familles. Nous sommes à leurs côtés.
Jacques Gagey a été aumônier général des SGDF de 2007 à 2013 avant d’avoir d’autres missions à l’international dans le cadre du scoutisme catholique, de 2013 à 2022. Il fait actuellement l’objet d’une enquête pour des faits concernant des femmes majeures au début des années 90 puis au tournant des années 90-2000. Suite à ces accusations et dans l’attente des résultats de l’enquête, le mouvement a suspendu Jacques Gagey.
Toute activité de scoutisme lui est interdite dans l’association, tant au niveau national qu’international.
Les faits reprochés le sont hors du cadre scout. Cependant d’autres pourraient être mis à jour. Afin de permettre de faire toute la lumière, les Scouts et Guides de France invitent leurs adhérentes et adhérents, anciens ou actuels, à porter à leur connaissance ou à celles des autorités toute information pertinente à ce sujet. Ils rappellent l’enjeu de respecter la présomption d’innocence tant que les faits reprochés n’ont pas donné lieu à une condamnation définitive de la Justice.
Enfin, toute personne qui voudrait signaler des faits d’abus peut témoigner auprès de leur chargée d’accompagnement, sur la ligne du mouvement dédiée à la bientraitance : 01 47 07 81 62 (du lundi au vendredi de 9h à 18h) ou bientraitance@sgdf.fr
Au vu des restrictions de sa liberté, au vu des graves accusations, des interdictions pour l’exercice de son ministère, que l’on m’explique où se trouve encore la présomption d’innocence ? De plus , il est assigné quasiment à résidence ! Donc, en fait , il est déjà condamné et coupable. Case prison direct.
Pauvre Institution prise ds un piège dont elle ne sortira pas grandie, sûrement par le haut. Sans doute par les pieds. Ce qui est troublantv: à aucun.moment elle ne se remet en cause, elle ne remet en cause son approche sur la sexualité humaine, sa théologie du corps, et surtout la conception de l’éducation des futurs candidats…si rares…au sacerdoce ou à la vie religieuse. L’on veut bien condamner des cas, jamais l’institution. L’on reproduit les mêmes deviances de génération en génération, avec le même manque de discernement ou de discrimination , au sens premier du terme.
Personne n’ose mettre le doigt sur la plaie , on pleurniche sur les victimes…qui sont légions, mais au fond le problème de fond n’est ni réglé ni touché.
Depuis 68 il est interdit d’interdire ,même dans l’Eglise, le sens du bien et du mal est perdu depuis longtemps ,le “copinage ” entre laïcs et prêtres est souvent de mise,j’en ai encore des exemples récents malheureusement ,il me semblait que cela appartenait au passé.
Des prêtres en civil , maillots à manches courtes et short sans aucun signe distinctif, qui se font tutoyer et appelé par leur prénom,cela existe encore ,et même chez des religieuses .
Dans certains séminaires on semble avoir trouvé la solution en nommant des femmes laïques à des postes de direction,de toute évidence cela ne changera rien ,des femmes les séminaristes en côtoient en paroisse et en famille, ces garçons ont déjà vu des femmes nues et des scènes érotiques ,nous ne sommes plus en 1930 !
Que les clercs se distinguent par une tenue décente ,qu’ils manifestent clairement ce qu’ils sont ,qu’ils sachent conserver des distances,cela les aidera dans leur ministère, à chacun sa place et sa vocation !
Les tenants des dérives après Vatican II ne remettent jamais en cause la disparition du discernement traditionnel dans séminaires et noviciats durant des décennies, la dilution de la morale catholique dans la formation et l’enseignement ni un cléricalisme de mauvais aloi, y compris chez certains laïcs voulant protéger l’institution, qui sont pourtant au coeur de cette épidémie d’abus sexuels.
Ce ne sera pas l’abandon du célibat consacré qui rendra chaste ceux qui ont tourné ce voeu en dérision. Et encore moins la diminution de la vie intérieure, de la prière et de la grâce sacramentelle, qui pourront éclairer et protéger de leur faiblesses et du démon le clergé à venir.
Là ou on tient compte de l’enseignement et de l’expérience de siècles de sagesse de l’Eglise, les pièges et les tentations sont identifiées pour ce qu’elles sont et rejetées fermement et, sauf quelques exceptions, on n’y trouve pas cette profusion de pauvres hommes qui ne se mettent plus sous la protection du Christ et se retrouvent seuls face à leurs combats et leurs démons.
Sans ce constat courageux et un travail pour remettre en place un discernement traditionnel, pas d’immaturité ni d’homosexualité dans les séminaires et une vie de prière digne de ce nom ainsi qu’une communauté de prêtres qui se soutiennent et se conseillent.
Toutes les plaintes et les commissions resteront dérisoires sans ce travail de fond.
A la lecture des 3 communiqués, on comprend que les “mesures conservatoires” valent condamnation définitive.
Et dans ces mesures, quelles sont les parts respectives du “protocole conclu avec le parquet de Paris” et des mesures canoniques ?