Parti du diocèse du Mans en 2021 où il a été vicaire général pendant 12 ans – au milieu de quelques tensions avec le presbyterium local – le père Paul-Antoine Drouin a été recasé dans le diocèse de Nantes, et à l’un des plus beaux postes. Curé de Guérande et du pays Blanc depuis l’automne 2022, il vient de s’attirer une petite célébrité dans la presse locale en mettant en place une vigile pascale à… cinq heures du matin à la collégiale de Guérande.
Si son désir de reprendre une vieille tradition monastique peut être compris, d’autres motifs qu’il avance dans l’Echo de la Presqu’île, l’hebdomadaire de la côte nord de la Loire-Atlantique, laissent pour le moins songeur :
“Le Père Paul-Antoine Drouin a conscience de faire une proposition « originale, qui peut être mal comprise, mais ce n’est pas un coup de tête : on est dans une période de communion avec la nature. « François d’Assise, Frère Soleil, décrivait le soleil levant comme l’harmonie de la création, ça fait du bien de redécouvrir le cosmos, au rythme de la nature”.
Du coup les guérandais se sont aussi fait priver de veillée pascale traditionnelle, puisque la cérémonie a été maintenue, mais “le samedi 8 avril à 21 h à Mesquer“, 7 km plus au nord, dans une église plus petite, moins centrale et moins historique que la collégiale Saint-Aubin de Guérande.
Puisque le père Drouin veut redécouvrir la tradition, et mieux connaître la riche histoire de Guérande, voici le miracle de Saint Aubin, qui a permis aux guérandais de chasser les Vikings en 919 – c’est l’une des étapes de la libération de la Bretagne des Vikings, effective en 939 (bataille de Trans).
“Les Normans, hommes diaboliques, naviguant par la grant mer, costoyant Neustrie et Bretagne, vinrent au territoire de Vannes, puis débarquèrent à Guérande, une ville située près le rivage de la grant mer Océane, lors grandement peuplée et, pour la grant abondance du sel, très riche. Les habitants voyant la grant multitude de nefs armées apportant ces pirates — un genre d’hommes dont le souverain désir était de répandre le sang humain, captiver les hommes et s’enrichir de leurs dépouilles — furent tellement épouvantés qu’ils ne savaient quel parti prendre. Déjà s’épandaient les ennemis par la terre ; au son de leurs trompes les habitants s’appelèrent, s’avancèrent ensemble, et alors tous s’enfuirent à l’église du glorieux confesseur Saint-Aubin. Si les pauvres Guérandais étaient en tel désarroi, ce n’est pas qu’ils manquassent de coeur ; ce dont ils manquaient c’était un chef qui se mit à leur tête pour leur donner l’exemple, pour animer et diriger leur résistance. Eperdus ils supplièrent Saint-Aubin de les secourir. Il le fit : comment ?. Il leur envoya un chef. Tout-à-coup paraît devant eux un chevalier à armes resplandissantes qui de nul d’eux n’était connu.
La petite assemblée de ceux qui étaient au moustier Saint-Aubin, faisant impétuosité contre leurs ennemis, bien qu’ils fussent en petit nombre, accoutumés à batailler contre beaucoup, fortement les mirent en déroute. Et aussitôt les pirates tournèrent en fuite et, délaissant au rivage plusieurs cadavres des leurs, plus promptement qu’ils n’étaient venus, entrèrent en leurs nefs, et depuis n’osèrent assaillir ces pays » (P. Le Baud, Chronique de Bretagne).
Ce fait d’armes aussi relaté dans les Miracles de saint Aubin a conduit les guérandais à dédier leur cité à Saint Aubin et a été rapidement connu au-delà des frontières de la Bretagne historique – l’illustration de cet article provient d’un manuscrit du XIe siècle conservé à la BNF.
Je suis venu dans cette collégiale l’année dernière, il y avait une gardienne qui se tenait debout en permanence, au milieu de la nef, en regardant vers l’entrée, et criait “le masque” à tous ceux qui ne l’avaient pas.
Ben !!! L’hystérie ecclesiastico gélatineuse habituelle. Ils sont du monde! Ils finiront par rendre l’âme, après l’avoir voué au prince de ce monde. Comme juda !
Elle obéissait aux ordres ! Ce n’est pas de sa faute mais du gouvernement qui nous a privé de cette liberté d’entrer dans les églises quand on voulait et comme on voulait pour prier 🙏
Pauvre abbé Drouin il va bientôt grimper aux arbres pour cueillir le gui.
Pierre,
Nous fréquentons la Collégiale depuis les années 90 et sommes très heureux .Avec ses 2 orgues et ses merveilleux vitraux elle constitue une grande richesse pour la Loire Atlantique; Il est dommage de ne pas réaliser la veillée pascale en son sein.
Plus rien ne m’étonnera dans cette église conciliaire c’est à celui qui organisera le plus de débilités: le cosmos et pourquoi pas la pacha mama et tutti quanti