Suite à la mise en cause de l’abbé de Salvert, curé du Lion d’Angers, qui avait été renvoyé du Japon après avoir rompu son engagement au célibat sacerdotal en 2011, mais néanmoins remis en paroisse au diocèse d’Angers où il a été placé en garde à vue pour viols aggravés sur majeurs début avril 2023, suite à un signalement au procureur de la République adressé début 2022, les MEP veulent lancer une enquête indépendante sur d’autres affaires qui concerneraient ses membres.
Les abus sexuels commis par des missionnaires français en poste à l’étranger sont une véritable zone d’ombre du rapport de la CIASE, rappelait en septembre 2022 le journal belge 7 sur 7.
“Le rapport de la Commission ayant enquêté sur la pédocriminalité dans l’Église de France ces 70 dernières années, et dont les conclusions choc ont été publiées en octobre, “ne consacre pas de développement à la question des abus commis hors de France”, a expliqué à l’AFP Jean-Marc Sauvé, qui fut le président de cette Commission, la Ciase. Pour autant, “nous avons reçu une bonne quarantaine de témoignages d’abus commis par des prêtres français résidant à l’étranger”, a-t-il précisé, en citant “l’Europe (Allemagne, Belgique, Suisse, Italie, Royaume Uni), mais aussi de manière significative l’Afrique (Afrique du Nord et Afrique noire et pas seulement pendant la période de la colonisation)” et enfin l’Asie, notamment la “Thaïlande et la Birmanie”. “Nous avons aussi trouvé la trace de prêtres ou religieux qui ont commis successivement des abus en France, puis à l’étranger, puis en France”, a-t-il a ajouté”.
Certaines de ces affaires ont néanmoins été médiatisées, comme celle du père Rivoire, des Oblats de Marie-Immaculée, qui est la plus connue, ou encore le cas d’un prêtre des Béatitudes qui a été en poste au Congo – où il y a au moins une victime, en France et en Belgique, le père Bernard-Marie Lozet. Deux prêtres de la FSSPX, l’un retiré à Lourdes, l’autre à Montgardin, ont aussi été mis en cause publiquement.
Il faut néanmoins rapprocher ce nombre de témoignages – une quarantaine de témoignages – des plus de 10.000 missionnaires envoyés par la France à l’étranger (Amérique du Nord, Asie, Afrique) depuis le milieu du XIXe siècle – en 1900 ils étaient environ 4000 religieux et 10.000 religieuses françaises dans le monde, et les envois ont continué à être nombreux avant de presque complètement tarir vers 1970, le “printemps de Vatican II” étant passé par là aussi.
La communauté Saint-Jean a eu des problèmes “d’une extrême gravité” au Cameroun
Cash Investigation et Mediapart ont accusé en 2017 la communauté saint Jean d’avoir fermé son prieuré de Bertoua au Cameroun suite à des plaintes pour abus, cette dernière a démenti sans convaincre. Néanmoins il reste le courrier de Mgr Joseph Atanga, archevêque de Bertoua, au supérieur des “petits gris” le 2 juin 2015, cité par Mediapart : « le prélat y explique clairement que “certains frères […] s’étaient mis dans des situations d’une extrême gravité», avant de s’étonner de l’absence de réaction des responsables de la communauté, qui auraient refusé de « [s’]en prendre aux principaux acteurs, qui, par leur imprudence se sont mis dans des postures très indélicates et compliquées, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour l’église de Bertoua »
L’évêque reconnait dans le même courrier avoir fait pression sur les plaignants et la justice pour étouffer l’affaire : « Les frères mis en cause étaient sur le point d’être traînés devant les tribunaux au risque de ternir l’image de notre Église. J’ai pesé de tout mon poids pour qu’on n’en arrive pas là. Et sur le conseil et insistance de certains magistrats chargés de l’affaire, nous avons suggéré que les frères quittent le diocèse. Sur le plan civil, les plaintes ont été effectivement émises. Sur le plan ecclésiastique, moi-même j’ai dû recourir à la voie administrative pour faire taire urgemment le problème et surtout mettre les frères en sécurité. Je le répète, des plaintes réelles ont été émises contre vos frères. Et des preuves peuvent être fournies. »
Mediapart écrivait alors, dans un grand article sur le déplacement de prêtres qui ont commis des abus en France – et ont parfois continué dans leur nouvelle destination : “. Au terme d’un an d’enquête, Mediapart et l’émission « Cash Investigation » (France 2) ont identifié pas moins de 95 mutations de prélats impliqués dans des affaires de pédophilie depuis 1990. Ces dernières représentent un total de 802 victimes présumées à travers le monde. La plupart du temps, les déplacements se font d’un continent à l’autre, empêchant ainsi matériellement aux victimes ou aux services d’enquête de retrouver la trace des agresseurs.
Un prêtre des missions étrangères a eu connaissance de plusieurs témoignages de victimes en Asie
Dans le même article, “pour le père Camille Rio, prêtre des Missions étrangères de Paris, en poste en Thaïlande depuis 2013, “il n’y a aucune raison pour que les abus commis à l’étranger soient moindres que ceux commis en métropole. Au contraire, puisque toutes les conditions s’y prêtent: cléricalisme, absence de contrôles, isolement, abus de pouvoir, facilités financières, silence assuré des victimes”, souvent en situation de vulnérabilité et craignant de témoigner.
Cet ecclésiastique a eu connaissance de plusieurs témoignages de victimes, mineures ou majeures, en Asie. Selon lui, “les abus à l’étranger existent de manière massive et ont encore lieu maintenant, et leur instruction par les autorités religieuses, tant locales que romaines, n’est pas à la hauteur de la gravité des faits ni de l’ampleur du phénomène”.
D’après Famille Chrétienne, “d’autres cas anciens ou récents d’abus sexuels et spirituels ont été mis à jour par les responsables des MEP. Selon deux sources concordantes le cabinet indépendant GCPS consulting, un organisme britannique reconnu pour son expertise de la lutte contre les abus, aurait été pressenti par les MEP pour faire toute la lumière sur les faits commis entre 1950 et 2023″.
Ce cabinet avait déjà mené l’enquête indépendante sur les abus commis au sein des Focolari. Elle avait été ensuite publiée par le mouvement et était centrée sur les abus commis par un responsable laïc, JMM (Jean-Michel Merlin), avec pas moins de 26 victimes.
Cet évêque Africain avoue avoir protégé des religieux de la Communauté Saint-Jean ,des prédateurs sexuels, et Rome ne le sanctionne pas ,qu’attend le si vertueux pape Bergoglio ?
Alors que nous savons qui était réellement le Père Marie-Dominique Philippe ,et les nombreux cas d’abus de la part de membres de la Communauté Saint-Jean en France comme à l’étranger, il me semble que cet institut religieux devrait être dissout ,les membres “sains” invités à rejoindre un institut de leur choix ,pourquoi pas l’ordre de Saint-Dominique ?
Dès son élection en mars 2013 le pape actuel n’avait pas hésité à s’en prendre à l’institut des Franciscains et Franciscaines de l’Immaculée , leur crime étant d’être trop attachés à la liturgie de 1962, cette congrégation très florissante à cette époque a été arrêtée dans son élan ,les deux fondateurs ont accepté leur éviction en véritables fils de l’Eglise et de Saint-François !
Sans oublier les abus qui ont eu lieu aux Béatitudes , plus les malversations finacières . Quelle m… ! J’ai fréquenté ces gens comme simple laîc ,avec ma femmeet mes enfants . Le célibat “consacré” est une ineptie . Ca va bien pour des moines , et encore ! mais sûrement pas pour les prêtres de paroisse.
à Nicodème,
La règle du célibat n’est pas en cause, officiellement on dénombre chaque année 160 000 cas d’abus sexuels sur mineurs en France,la grande majorité de ces crimes ont lieu dans le cercle familial, les cas d’hommes et de femmes mariés pédophiles ne sont pas rares .
D’autre part je me demande comment un prêtre marié pourrait subvenir aux besoins financiers d’une famille, sans compter le temps passé au service du ministère , cela déboucherait inévitablement sur des cas de divorce,bel exemple en vérité.!
Notre société est malade, nous avons perdu le sens du bien et du mal, il appartient à l’Eglise de prêcher les valeurs évangéliques comme par le passé ,mais au lieu de la justice depuis Vatican II il est interdit d’interdire ,la justice n’ est pourtant pas l’opposée de la miséricorde !
Bien dit Karr Mais le problème est bien le Concile qui a changé les règles de la formation des prêtres et de la messe? C’est un tout la messe marche avec le sacerdoce. Mais quand on confie les rênes à des FM il ne faut pas s’étonner des dégats