Face à la sécheresse qui frappe les Pyrénées-Orientales, samedi 18 mars, les reliques de Saint-Gaudérique, le patron des agriculteurs, seront portées en procession à Perpignan. Une première depuis 150 ans afin de demander au ciel la pluie. Indispensable à l’agriculture des Pyrénées-Orientales, le barrage de Vinça a actuellement un niveau d’eau exceptionnellement bas. Les Pyrénées-Orientales sont en alerte renforcée sécheresse depuis des semaines. Une situation historique et préoccupante : il est tombé moins de 130mm d’eau, ces six derniers mois.
Saint Gaudérique, paysan du IXème siècle, est devenu le saint patron des agriculteurs catalans. Pendant des siècles, ces reliques, un buste reliquaire et des ossements, étaient transportés jusqu’à la rivière pour faire tomber la pluie. Entre le XIe et le XIXe siècle, les processions se sont multipliées. Au moins 800 avaient lieu au moment de la Révolution. Puis la tradition s’est perdue.
Saint Gaudérique ou Gaudéric est fêté le 16 octobre. Il vécut au IXème siècle, et fut enterré à Viéville (aujourd’hui Saint-Gaudéric dans l’Aude). Sa châsse est vénérée à Perpignan. Il est patron du Roussillon, de Perpignan, de Saint-Martin du Canigou, de Mirepoix. On le représente avec un bâton ou un épi de blé ou encore accompagné de son attelage de bœufs. Il exploitait en commun avec ses deux frères la terre reçue en héritage, en indivision. C’était un homme réputé pour sa piété.
Un jour qu’ils battent le blé sur l’aire, le ciel se couvre. Un orage épouvantable s’approche. Gaudérique se met à prier. Miracle, les nuages s’écartent en arrivant au dessus de l’aire, qui reste intacte alors que la campagne environnante est ravagée.
Une autre fois, connaissant sa piété, le carillonneur veut lui faire une farce : Il sonne l’angélus alors que Saint Gaudérique passe la rivière au gué. Sans hésiter le Saint s’agenouille dans l’eau, et l’eau s’arrête pour qu’il ne se mouille pas. Désormais Saint Gaudérique sera invoqué dans le Roussillon pour agir sur les éléments, il est “le patron des écluses célestes”. Chaque fois qu’il le paraît nécessaire, on promène ses reliques en longues processions, pour lui demander d’apporter soit la pluie soit le beau temps.
En 1014 les moines de Saint Martin du Canigou viennent dérober une partie des reliques du saint.
En 1648 l’abbaye du Canigou offre une partie de ces reliques à Louis XIII qui les confie à l’abbaye du Val de Grace à Paris.
Le restant des reliques qui étaient demeurées au Canigou fut transporté à l’église St Jean de Perpignan en 1783.