Le pape François a dénoncé la voie synodale allemande comme “ni utile ni sérieuse” dans un entretien publié mercredi :
“L’expérience allemande n’aide pas”.
François a déclaré que l’objectif du synode mondial était
“d’aider cette voie [allemande] plus élitiste afin qu’elle ne se termine pas mal d’une certaine manière, mais qu’elle soit aussi intégrée dans l’Église”. “Ici, le danger est que quelque chose de très, très idéologique s’infiltre. Lorsque l’idéologie s’immisce dans les processus de l’Église, le Saint-Esprit rentre chez lui, car l’idéologie l’emporte sur le Saint-Esprit”.
Depuis son lancement par le cardinal Reinhard Marx en 2019, le chemin synodal allemand a suscité la controverse. Les participants ont voté en faveur de projets de documents appelant à l’ordination sacerdotale des femmes, à des bénédictions entre personnes de même sexe et à des modifications de l’enseignement de l’Église sur les actes homosexuels, suscitant des accusations d’hérésie et des craintes de schisme.
Les craintes d’un schisme sont accrues, les organisateurs du Chemin synodal en novembre ayant refusé un moratoire demandé par le Vatican.
Cinq évêques allemands ont demandé à Rome de clarifier les préoccupations relatives à un conseil synodal. Les participants à la Voie synodale allemande ont voté en septembre 2022 la création d’un tel organe de contrôle qui superviserait de manière permanente l’Église en Allemagne. Le Vatican a déclaré dans une lettre publiée le 23 janvier que les Allemands ne sont pas autorisés à installer un conseil synodal permanent pour superviser l’Église en Allemagne. La missive a été formellement approuvée par le pape François.
Malgré toutes ces interventions, la Voie synodale – Synodaler Weg en allemand, parfois traduit par “Chemin synodal” – devrait actuellement se poursuivre comme prévu par ses organisateurs. La prochaine assemblée synodale est prévue à Francfort en mars, sans aucun égard pour le Pape François, qui se retrouve aussi impuissant que Paul VI face au synode national hollandais.