Dans Valeurs Actuelles, Laurent Dandrieu s’étonne de la courte homélie du pape régnant prononcée lors des obsèques de Benoît XVI :
François, qui est apparu harassé, s’est contenté de commenter les textes des écritures qu’il avait lui-même choisis pour faire un éloge de ceux qui ont dévoué leur vie au Christ. Hommage impersonnel, qui aurait pu s’appliquer à n’importe quel serviteur de Dieu – et pourquoi pas au pape François lui-même, soulignait avec ironie un prêtre à l’issue de la célébration, qui ne cachait pas son irritation que le pape ait attendu la dernière phrase de son prêche pour citer le nom de son prédécesseur en une unique et très abstraite référence.
Alors que Mgr Georg Ganswein, secrétaire particulier de Benoît XVI, venait de confier à un journaliste combien le motu proprio Traditionis Custodes de François, annulant l’œuvre de paix liturgique de Benoît XVI, avait « brisé le cœur » de celui-ci, cette homélie était pourtant une occasion rêvée pour le pape François de mettre en scène la continuité entre les deux pontificats, en faisant l’éloge de son prédécesseur. Au lieu de quoi les dizaine de milliers de fidèles, dont beaucoup avaient fait des milliers de kilomètres pour dire leur gratitude à Benoît XVI, n’auront pas eu la consolation d’entendre François dire une seule phrase sur la vie de dévouement et de de service du pape émérite, non plus que sur l’importance de son œuvre théologique. « Pauvre Eglise qui ne sait pas honorer les siens », nous confiera un jeune prêtre après la cérémonie, lui qui était venu à Rome en témoignage de reconnaissance pour tout ce que Benoît XVI lui avait apporté en ses années de séminaire. […]
Croisée à l’aéroport du retour, une mère de famille, venue du Mans avec son mari, qui avait apprécié comme elle la sobriété de la liturgie, confiait pourtant son étonnement désolé de ne pas avoir entendu François avoir le moindre mot élogieux, ni chaleureux, pour le pape émérite auxquels ils étaient venus dire adieu. « On dirait, nous confiait-elle, que Benoît embarrasse François… » On n’aurait pas su mieux dire.
Sur CNews, Geoffroy Lejeune parle même d’une marque d’hostilité :
Retour sur les obsèques de #BenoitXVI.
Une parole libérée. pic.twitter.com/4NcQgI7lRf
— Renaissance Catho (@RnaissanceCatho) January 5, 2023
Le journaliste américain Rod Dreher, présent à Rome, a trouvé cette homélie consternante :
Je ne peux pas croire ce que je viens d’entendre. Pas un mot sur l’immense héritage de Benoît XVI. En effet, il a à peine mentionné l’homme, sauf brièvement à la fin, pour dire “Bye!” Quel acte honteux. Un signe d’immense irrespect.