Le pape François n’a jamais répondu aux cardinaux qui lui avaient légitimement posé quelques questions afin d’éclaircir certaines de ses affirmations. De retour de son voyage à Bahreïn, le pape a demandé à ce que le dialogue avec les musulmans s’intensifie. Le père Boulad, jésuite égyptien, se trouve un tantinet sceptique.Il a même écrit une lettre au Saint-Père.
« Notre dialogue avec les musulmans s’est enlisé dans des compromis et des malentendus. Il faut impérativement changer de cap. Aurons-nous le courage de le faire ? C’est une question de vie ou de mort, tant pour le christianisme que pour la civilisation occidentale. L’heure n’est pas à l’ambiguïté ni à la spéculation. Nous sommes à la croisée des chemins et toute complaisance face à l’inacceptable est une trahison ».
La lettre, datée de 2016, est parvenue au Pape par différentes mains, toutes appartenant à la curie catholique. Cependant, à ce jour, aucune réponse n’a été reçue.
“Je n’ai rien reçu du tout. Je lui ai envoyé la lettre d’abord en français et plus tard une traduction en espagnol. Tous deux ont été remis personnellement au Pape. Aucune réponse signifie que vous ne voulez pas parler. Que pouvez-vous attendre de lui ? Pour moi, c’est déjà un cas désespéré. Le Pape croit en ce type de dialogue, qui n’a donné aucun résultat depuis le Concile Vatican II ».
“C’est toujours la même chose. Le pape et les dirigeants musulmans sourient et signent n’importe quoi et rien ne change. Ce prétendu dialogue ne porte pas ses fruits. En réalité, il s’agit d’un dialogue mort entre deux personnes complètement sourdes ».
“Face aux violences commises au nom de l’islam, il est trop facile pour les musulmans modérés de prendre leurs distances et d’affirmer aveuglément et dangereusement que ‘tout cela n’a rien à voir avec l’islam'”. Il faut avoir le courage et l’honnêteté de reconnaître que ceux qui agissent ainsi se basent sur les textes fondateurs de leur religion ». “En cela, l’institution d’Al Azhar, la plus grande référence de l’islam sunnite orthodoxe, est plus honnête en refusant de condamner l’organisation de l’Etat islamique”. « C’est une institution qui prône l’intolérance et de nombreux intellectuels musulmans l’ont dénoncée en exhibant les manuels et leurs modèles pédagogiques. Ils éduquent au meurtre de voisins chrétiens ».
« C’est qu’il ne veut pas comprendre ce qu’est l’islam. C’est le principal problème et ce n’est pas grave. Le pape a ses idées mais refuse d’écouter ceux qui connaissent la situation réelle. Comment François peut-il parler de dialogue s’il ne veut pas me parler ? »
« La seule solution que je vois est de parler à ceux qui connaissent l’islam de première main. Avant tout dialogue interreligieux, je dois parler du dialogue entre chrétiens. Est-ce que le pape est prêt à le faire ? »
“Dans un texte que j’ai publié sous le titre “J’accuse l’islam”, je me concentre sur la religion, pas sur ses fidèles. La plupart des musulmans sont des gens bons et tolérants et j’ai de bons amis musulmans. J’accuse l’Islam parce qu’il représente un système fasciste. Vous pouvez haïr le nazisme et non les nazis de la même manière que Jésus méprisait le mal mais pas les méchants”.