Notre confrère Le Salon Beige évoque le 40ème anniversaire du Pèlerinage de Chartres où lors du dîner anniversaire vendredi 7 octobre, le TRP Louis-Marie de Blignières, prieur et fondateur de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, a rappelé la beauté morale et spirituelle du Pèlerinage :
Il y a une troisième facette de la beauté qu’évoque pour moi le pèlerinage de Chartres : c’est la beauté morale et spirituelle. Faire marcher ensemble 15 000 jeunes et moins jeunes de tous les horizons ; faire travailler ensemble dans l’organisation des adultes aux forts tempéraments ; former doctrinalement des chefs de chapitre et des adjoints souvent de « sensibilités » différentes ; donner à des prêtres de divers Instituts et de diocèses variés la possibilité d’exercer ensemble leur ministère. Tout cela dans le respect des « pédagogies traditionnelles de la foi » : voilà qui suppose de beaux renoncements et une belle charité ! Oui, le pèlerinage est un lieu de vraie catholicité. Il est beau notamment qu’il ait mis en œuvre sans faillir depuis quarante ans deux aspects de cette catholicité. La fidélité à la messe grégorienne qui constitue la colonne vertébrale de la catholicité latine et qui fait partie de son patrimoine inamissible et indisponible. La pratique de la communion hiérarchique avec les Pasteurs (si déficients ou irritants soient-ils parfois) qui appartient de droit divin à la profession catholique. Le rite des messes matinales célébrées par les aumôniers souligne le premier aspect. La célébration ou la prédication des messes principales par des évêques ou des cardinaux met en lumière le second.
J’ajoute une note plus intime. Il a la beauté des confessions. J’ai fait une dizaine de pèlerinages et c’est ce qui m’a le plus ému. Comme le disait Pierre Vaquié, nous avons, au pèlerinage, des « confessionnaux » ambulants. Entre deux chapitres, dans un espace vide sur la route, le prêtre est isolé du monde et du bruit par la grâce sacerdotale comme dans un invisible cristal. Il écoute, conseille, absout durant des heures. Les confessions, préparées par les topos des chapitres, semble facilitées par l’émulation de la ferveur et par la marche, comme la pensée des aristotéliciens au Lycée l’était par la camaraderie intellectuelle et la déambulation. Elles sont magnifiques. Lorsque la main se lève sur un visage baigné de larmes pour absoudre un pèlerin qui ne s’est jamais confessé ou ne l’a pas fait depuis trente ans, il est difficile de retenir ses larmes devant la beauté spirituelle de cette renaissance !
Messe d’action de grâce ce samedi à Saint-Roch à Paris
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