Dans sa dernière lettre (n°880, 22 août 2022), Paix Liturgique évoque la place des laïcs dans la véritable guerre qui a été lancé par certaines évêques et certains membres de la Curie contre la messe traditionnelle :
Paix Liturgique : Les laïcs n’ont-ils pas leur rôle à jouer dans cette résistance et cette reconquête de vraie ré-évangélisation?
Louis Renaudin : Bien entendu, comme toujours depuis le Concile ! N’oublions jamais que l’espace qu’a arraché de haute lutte la messe traditionnelle – interdite hier par Paul VI, comme elle l’est aujourd’hui par François – l’a été sur mode du rapport de force. Une partie de « la base » s’est délibérément opposée aux ordres injustes de la hiérarchie. Des messes ont été organisées, célébrées par des prêtres, d’abord diocésains puis ordonnés par Mgr Lefebvre et plus tard aussi au sein de communautés dites Ecclesia Dei. Et le nombre des fidèles, des familles, des chapelles, des œuvres, des écoles, où est dite la messe traditionnelle et où est enseigné le catéchisme catholique n’a cessé de croître. Tous ces catholiques nombreux, jeunes, ne retourneront jamais au pain sec de la liturgie du Concile ni à son catéchisme frelaté qui ont vidé les paroisses.
C’est paradoxal, mais il faut d’abord que les ennemis de la Paix comprennent que depuis le concile de Vatican II, les laïcs traditionnels sont les plus conciliaires (du concile Vatican II) du point de vue de l’exercice adulte de leur rôle de laïcs dans l’Église, en même temps qu’ils sont les plus conciliaires (du concile de Trente) dans l’adhésion à la liturgie romaine et au dogme catholique.
Paix Liturgique : De quelle manière ces laïcs pourront-ils continuer à agir aujourd’hui ?
Louis Renaudin : Comme hier et plus fortement encore, en interpellant leurs pasteurs et en dénonçant le scandale d’une pastorale d’exclusion qui ne les respecte pas et ne respecte pas la foi millénaire de l’Église. Au fond, la grande question à poser aux pasteurs redevient aussi limpide que sous Paul VI : si la foi catholique a changé, ils doivent nous le dire et nous dire en quoi elle a changé. Car si l’ecclésiologie qui sous-tend la messe nouvelle n’est plus celle qui sous-tend la messe traditionnelle, comme le l’affirme Traditionis Custodes, alors Pacha Mama apparaît presque comme une bluette : la question majeure est ce changement d’ecclésiologie.
Paix Liturgique : Et encore, concrètement, quelle action pour les laïcs ?
Louis Renaudin : Les laïcs doivent continuer à faire ce qu’ils ont fait depuis le Concile : faire en sorte que des prêtres puissent continuer à célébrer et à donner les sacrements traditionnels. Notez qu’au cours des « années de plomb », la question de la confirmation a joué un rôle très important : les parents amenaient leurs enfants à Mgr Lefebvre pour qu’il les confirmât, lequel multipliait les visites de chapelles traditionnelles pour y donner le sacrement (je le revois encore arrivant un soir, rue de la Cossonnerie, dans un ancien magasin transformé en chapelle, en 1970 …).
Les interdits, exclusions, exhortations n’eurent qu’une conséquence : celle d’attirer davantage le regard de nombreux fidèles sur la situation scandaleuse de l’Église qui trahissant sa mission et sa foi en venant même à persécuter ses prêtres et fidèles catholiques. Jean Madiran répétait d’ailleurs à l’époque que toutes ces gesticulations ont toujours eu l’effet opposé à celui recherché par ceux qui s’y livraient. Cela vaut aussi pour aujourd’hui.
Je n’ai pas connu les « années de plomb » étant né bien après, mais je pense qu’une différence fondamentale aujourd’hui est aussi l’évolution des moyens de communications. Avec internet et les réseaux sociaux, la résistance catholique est mondiale, nous le savons, nous le voyons et le partageons. En ce sens il sera impossible pour Rome de faire plier tout ce peuple fidèle à la Tradition, car aucun des arguments avancés n’est convaincant, sauf à changer totalement les fondements de la Foi.
Fidèles Catholiques de toujours levons nous et résistons comme nos pères et mères ont fait en leur temps….les ennemis de l Eglise ne gagnerons pas….
En outre, les adultes de 40 ou 50 ans ont été catéchisés par des clercs progressistes qui ne leur ont pas enseigné l’obéissance-et qui ne leur ont pas enseigné grand chose d’ailleurs- (J’en suis un exemple…). Ils ont donc plus tendance à exercer leur esprit critique.
Ceci est confié à l’Esprit Saint et à la Msiéricorde de Dieu :
– on peut hasarder que si le concile Vatican II n’avait changé “que” la liturgie, et que la liturgie réformée avait été conforme à ce que voulait le concile (en latin, dos au peuple, en grégorien et communion sur la langue), il n’y aurait pas eu de problèmes.
– encore aujourd’hui, là où le problème est limité à la seule liturgie, il se règle assez facilement avec un peu de bonne volonté épiscopale et des instituts tradis.
– il est anachronique de constater la persistance d’un modernisme méchant, bête et échevelé, qui persiste à vouloir ordonner les femmes, marier les hommes entre eux, dépersonnaliser Dieu, vénérer toutes les autres religions en invoquant le dialogue mais en interdisant la conversion… Ce point là est un vrai problème qu’il faut nommer et bien séparer de la liturgie (que ces messieurs déforment chaque jour suivant leur bon plaisir). A un moment il faudra réévaluer la place de l’unité face à la place de la vérité (indice : la vérité vient avant), et repenser la discipline dans l’Eglise pour qu’enfin les hétérodoxes soient écartés gentiment et fermement, et poser tranquillement mais fermemnt la question de l’effondrement des baptêmes et du nombre de pratiquants, et voir si par hasard la pastorale des 60 dernières années y est pour quelque chose (et tirer les conséquences voir point précédent sur la vigueur disciplinaire à retrouver).
La mise à l’écart de ces messieurs serait facilitée si la FSSPX réévaluait ses arguments (tout Vatican II est mauvais, rien de bon ne se fait depuis Oie XII), ses méthodes (hors de la FSSPX point de salut, honnis soient les générations Jean-Paul II et Benoît XVI, ces libéraux en peau de conservateur) et ses présupposés (la cause du mal c’est Vatican II, le remède est un rite, pas d’alliance en dehors de la FSSPX, par ailleurs parfaitement monolithique, homogène, parfaite et sainte, l’objectif étant de recréer un monde statique réglé sur les années 50). L’ennemi tire une partie de sa force de la…comment dire ? dans un esprit de paix, disons : de la discorde entre les serviteurs de Dieu.
En union de prières,
Par coincidence, je terminais la lecture du livre “les Cristeros” de Hugues KERALY lorsqu’est passé le film à la television cette semaine.
N’y a-t-il pas une ressemblance avec ce qui se passe actuellement ? Et le plus frappant, ce n’est plus le général CAILLES qui nous persecute mais le Pape lui-même !
Il serait peut-être temps d’évaluer les fruits du concile Vatican II, je n’en nomme que quelques-uns :
1) les églises se sont vidées ;
2) les communautés religieuses ont cessé de recevoir des recrues ;
3) les vocations dans les séminaires se sont effondrées et le nombre d’ordinations continue de baisser partout en Occident ;
4) la pratique dominicale s’est aussi effondrée avec un taux de 2 ou 3 % ;
5) la loi Veil fut adoptée grâce au silence des évêques et l’on compte aujourd’hui autour de 220 000 meurtres d’enfants à naître chaque année en France seulement.
C’est cela, le merveilleux printemps conciliaire, la nouvelle Pentecôte que nous promettaient Jean XXIII et Paul VI ?