Le site Claves.org publie l’homélie de l’ordination de 6 prêtres francophone de la Fraternité Saint-Pierre le 2 juillet dernier à Lescar par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.
Chers frères et sœurs, chers amis,
Soyez les bienvenus dans cette cathédrale Notre-Dame de Lescar. C’est avec mon vicaire général, monsieur l’abbé François Bisch, ici présent et le curé de cette cathédrale l’abbé Damien Bernier, que je suis heureux de vous accueillir ici pour ce jour solennel de l’ordination sacerdotale de six diacres de la Fraternité Saint-Pierre. Je salue fraternellement monsieur l’abbé André Komorowski, supérieur général de cette fraternité, monsieur l’abbé Benoît Paul-Joseph, supérieur du district de France, et monsieur l’abbé Vincent Ribeton, supérieur du séminaire de Wigratzbad, mais aussi tous les prêtres et séminaristes de la Fraternité Saint-Pierre, et aussi tous les autres qui nous font l’honneur d’entourer ces ordinands. Je salue évidemment les six ordinands, que je vais nommer en ordre décroissant d’âge : Alexis, Guilhem, Felipe, Paul, Nick et Baudouin. Je salue affectueusement leurs parents, leurs familles, leurs amis, qui sont venus nombreux pour les entourer en ce jour si important, pour eux mais aussi pour l’Église toute entière. Nous les entourons tous de notre amitié, de notre affection, de notre prière, de cette prière qui sera si intense en particulier au moment où nous chanterons la litanie des saints. C’est toute la communion des saints qui les entourera de cette prière, de cette intercession, lorsqu’il seront prosternés à terre en signe d’abandon total entre les mains du Seigneur, dont ils sont appelés à devenir les instruments de la grâce. L’Église triomphante, les saints du ciel, la bienheureuse Vierge marie, l’Église souffrante aussi – prions pour les âmes du défunts, mais qui prient aussi, et l’Église militante, tous ensemble d’un seul cœur, d’une seule âme, nous intercédons auprès du Seigneur pour qu’il communique en abondance le don de l’Esprit-Saint à ces ordinands.
À l’origine de la vocation : la rencontre
Ce fut très important pour moi de les rencontrer. Nous avons passé au mois de mai une journée ensemble à l’évêché de Bayonne, j’ai célébré la messe, j’ai pu consacrer leurs calices et leurs patènes, nous avons échangé tous ensemble, partagé un repas fraternel, et j’ai pu les rencontrer un par un. C’était important pour moi de connaître leur itinéraire, de connaître l’histoire de leur vocation. Je pensais d’ailleurs à cette réflexion si profonde du pape émérite Benoît XVI dans sa première grande encyclique Deus Caritas est, où il dit qu’à l’origine du fait d’être chrétien il n’y a pas une décision éthique, une grande idée, mais il y a une rencontre avec un événement, avec une personne qui donne à la vie un nouvel horizon, et par là son orientation décisive. Comme cela peut s’appliquer, ô combien, à la vocation sacerdotale. À l’origine de votre appel, de votre appel particulier au sein de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, je crois, après avoir entendu l’histoire de chacun, qu’il n’y a pas d’abord une décision éthique, je veux dire un acte militant, qu’il n’y a pas d’abord une idée préconçue, voire une idéologie, mais il y a une rencontre, avec un événement, une personne, qui donne à votre vie un nouvel horizon, et par là son orientation décisive. Des événements qui vous ont conduit à rencontrer la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre et à choisir de répondre à l’appel du Seigneur au sein de cette fraternité. Cela me semble très important de souligner ainsi la dimension charnelle de toute vocation et tout appel, on a tôt fait d’enfermer les fidèles, les prêtres et les communautés dans des schémas rigides et préconçus, au nom de constructions intellectuelles et idéelles qui rendent si peu compte de la réalité concrète et existentielle de votre vocation et ici en particulier d’une vocation sacerdotale.
Marie se lève
Voyez chers frères et sœurs comment cette fête de la visitation de la bienheureuse Vierge Marie à sainte Elisabeth éclaire d’une belle lumière l’ordination sacerdotale de nos frères. Comme dit saint Luc, en ces jours là, Maire se leva, partit vers les montagnes de Judée, vers cette ville de Judée que la tradition a identifiée à Ain Karim. « En ces jours là », qui est repris dans la proclamation liturgique de l’évangile : « in illo tempore » en ce moment, et qui signifie, sous la plume de saint Luc : en ces jours de l’annonciation, alors que le Verbe vient à peine de se faire chair, dans le sein virginal de Marie, sous l’action de l’Esprit-Saint ; voilà que Marie se leva, ce premier verbe tellement important, en grec donnera le mot anastasis qui veut dire la résurrection. Cela veut dire que pour Marie c’est une vie nouvelle qui commence, une montée, un itinéraire ou un pèlerinage de foi qui sera consommé à la croix et encore plus dans le triomphe de son assomption au ciel, en son corps et en son âme. C’est l’inauguration d’une mission nouvelle, celle d’être une porteuse du Christ, une éveilleuse des âmes à l’Esprit-Saint.
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