Dans La Croix, Isabelle de Gaulmyn estime qu'”il ne fait pas bon être évêque, par les temps qui courent” :
Après la démission du cardinal Barbarin à Lyon, celle de Mgr Aupetit à Paris, les héritages compliqués laissés par Mgr Cattenoz à Avignon et par Mgr Lafont à Cayenne, la sévère sanction qui s’est abattue sur le diocèse de Toulon contraint de reporter les ordinations de prêtres prévues à la fin du mois, on se demande à qui le tour… Certes, ces cas recouvrent des situations différentes. Mais toutes disent la difficulté de la tâche d’un évêque, en France, aujourd’hui. Il est significatif que l’on ait de plus en plus de mal à trouver des candidats à l’épiscopat. Ce qui ne laisse pas d’inquiéter, au regard du rôle de pasteur qui incombe à l’évêque, clé de voûte de l’institution et garant de l’unité des catholiques.
Elle aurait pu citer les casseroles de Mgr Brunin, les méthodes peu amènes de Mgr de Kérimel, la politique de la terre brûlée de nombreux autres, le macronisme de Mgr Ravel…
Si Rome ne s’interdisait pas d’aller chercher des évêques parmi les communautés traditionalistes, il y aurait déjà un peu plus de candidats…
Mais le chroniqueuse du quotidien ajoute :
Le XXe siècle a fait de l’évêque l’homme fort de l’Église. Tout repose sur lui, ce qui n’était pas le cas autrefois, lorsque les princes, seigneurs et autres chanoines se mêlaient de gouverner – et de contrôler – la religion. Désormais, l’évêque seul incarne l’institution, pour le meilleur comme pour le pire. Le concile Vatican II a pris acte de cette évolution, sans prévoir des modalités de gouvernance plus collective. Résultat, une centralisation excessive du pouvoir qui les isole et les rend vulnérables, d’autant plus dans une période de crise : nous sommes passés d’une génération d’évêques bâtisseurs du début XXe à celle de prélats épuisés gestionnaires d’un patrimoine trop lourd. Aux yeux de l’opinion, ils deviennent un peu vite les premiers comptables d’une situation dont ils ne sont pourtant pas coupables.
Faut-il comprendre que Mme de Gaulmyn critique le sacro-saint Concile Vatican II ? Celui qui a effectivement réduit le rôle du prêtre, aujourd’hui malléable à merci d’une mutation à l’autre…