Le nouvel archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, a pris hier possession de « sa » cathédrale Notre-Dame : célébration des vêpres en plein air, sur le parvis de Notre-Dame, devant la Vierge du pilier, avant d’entrer dans l’édifice, afin de s’y recueillir entre les échafaudages. Il s’est rendu ensuite à Saint-Sulpice pour la messe.
Homme de transition puisqu’il lui reste 4 ans avant ses 75 ans, il sera sans doute le prélat de la sortie de l’ère Lustiger. Le pape aurait demandé à Mgr Ulrich d’ « apaiser » le diocèse troublé. Trois dossiers prioritaires, parmi d’autres, comme la chute inquiétante des inscriptions au catéchisme, attendent le nouveau promu.
Il devrait inaugurer la nouvelle Notre-Dame de Paris, le 8 décembre 2024 ou dans les mois qui suivront. Mgr Ulrich va devoir agir sur deux points.
Le premier est le statut juridique à venir de la cathédrale. Retrouvera-t-elle, une fois les travaux terminés, son statut de « lieu de culte » régi par la loi de 1905 ? Ou conservera-t-elle ce statut d’Établissement public créé pour la restauration ? Lieu de culte ou musée comme la basilique de Saint-Denis ?
L’autre dossier est celui des aménagements intérieurs. Le nouvel archevêque va-t-il confirmer le père Gilles Drouin, chargé de l’aménagement liturgique et culturel de la cathédrale, et par ailleurs directeur de l’institut supérieur de liturgie de l’Institut catholique de Paris ? Son projet de parcours différencié lumineux a déclenché une violente polémique. Mgr Aupetit avait fait la sourde oreille. La Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) a rejeté l’idée des bancs lumineux ou l’inclusion de nouveaux vitraux, tout en validant le projet dans les grandes lignes.
Le dossier du séminaire de Paris est l’un des plus importants. Les vocations, jusque-là plutôt florissantes comparées à la situation en France, connaissent un tarissement inquiétant depuis quelques années. Les effectifs de la « propédeutique » parisienne ont été divisés par cinq dans les dernières années, passant de 25 candidats à 5 aujourd’hui. Bon nombre de prêtres de Paris, consultés par des candidats au sacerdoce, hésitent à recommander le diocèse de Paris quand ils ne le déconseillent pas.
Avec le diocèse de Toulon, celui de Paris est celui où la moyenne d’âge des prêtres est la plus basse de France : 45 ans. Le diocèse compte ainsi 500 prêtres et leur « gestion » humaine et spirituelle est un autre sujet sensible. Paris souffre d’un excès de ressources et l’évêque ne les connaît pas.
Et puis il y a le dossier traditionaliste qui risque d’empoisonner le quotidien de l’archevêque, avec les demandes suivantes :
- Le rétablissement de la messe dominicale paroissiale à Saint Georges de La Villette qui avait toujours été célébrée par des prêtres du diocèse de Paris
- Le rétablissement des deux messes de semaine à Saint Georges de La Villette qui avait toujours été célébrée par des prêtres du diocèse de Paris
- Le rétablissement de la messe dominicale paroissiale à N.D. du Travail qui avait toujours été célébrée par des prêtres du diocèse de Paris
- Le rétablissement de la messe du lundi à Sainte-Clotilde qui avait toujours été célébrée par des prêtres du diocèse de Paris
- Le rétablissement de la messe des jeunes du mercredi, confessions, prédications, formation, à Saint François Xavier
- La possibilité à tous les prêtres parisiens voulant célébrer la messe traditionnelle de le faire librement
- La célébration de la confirmation selon la forme traditionnelle.