Ce texte hallucinant de Thierry Bonaventura, Communication Manager, est en ligne sur le site du synode :
Une question qui revient régulièrement dans notre travail est celle d’aider à comprendre et surtout à montrer ce que signifie être une Église synodale, une Église de l’écoute, une Église en chemin avec toute l’humanité dans l’histoire. Pour cette édition de la Newsletter, nous vous proposons de le découvrir à travers la métaphore de la frontière et le thème de l’accueil descommunautés LGBTQ dans leur parcours synodal.
La lettre à Diognète, un écrit chrétien du deuxième siècle, nous rappelle que les chrétiens sont dans le monde mais pas dumonde. La double nature de l’Église, celle d’être une institution humaine et historique et en même temps une anticipation du Royaume, signifie que les deux font, en un sens, l’un partie de l’autre. Malheureusement, le fait d’être « autre » par rapport au monde nous a souvent conduits à ériger des murs, des barrières, des frontières, alors que nous devrions plutôt construire des ponts. Personne ne peut être considéré comme un « autre » dans l’église, peu importe qui il est.
L’histoire nous apprend qu’il y a trois façons de vivre la frontière. Tout d’abord, la logique des espaces définis, des murs érigés pour souligner les différences ou une séparation claire entre ce qui est à moi et ce qui est à l’autre. C’est la logique du politique, qui vit la relation en termes d’opposition entre ce que je suis et ce qui est autre, et qui peut même aboutir à un conflit armé. Il y a ensuite la logique économico-commerciale qui considère la frontière comme un lieu d’échange : la relation est vécue à distance et l’autre ne m’est utile que dans la mesure où il peut bénéficier à mon bien-être personnel. Enfin, il y a la logique de l’Église, qui est la logique de l’hospitalité. C’est la logique d’une liberté pleine de grâce qui n’a pas peur de la diversité et sait faire de la place à l’autre en vivant la relation en termes de don. Nous le voyons dans de nombreuses paraboles de Jésus, où il va à la rencontre de ceux qui sont en marge, les accueillant toujours dans la communauté.
J’ai voulu utiliser cette métaphore pour présenter cette lettre d’information sur les communautés LGBTQ et leur parcours synodal, parce que notre attitude à l’égard de ces communautés ecclésiales – ainsi que de celles de tant de personnes différentes – a trop souvent consisté à souligner la différence et à ériger des barrières plutôt qu’à témoigner de l’amour miséricordieux de Jésus, qui ne fait aucune distinction entre ses disciples, tous imparfaits, limités et marqués d’une certaine manière par le péché. L’Église qui écoute (Ecclesia Discens) devrait donc choisir l’option de l’hospitalité, qui, tout en reconnaissant les barrières qu’elle a elle-même construites, s’efforce d’être proche des gens afin de briser les murs de l’indifférence.
Notre prière est que toutes les personnes, y compris nos amis LGBTQ, puissent comprendre que leur voix est entendue au cours de ce Synode.
Dans une lettre envoyée le 8 mai au jésuite américain militant LGBT, James Martin, le pape François souligne que « l’Église est une mère et elle accueille tous ses enfants ». Sauf les tradis sans doute…
Le pape s’adresse aux « catholiques LGBT qui ont été rejetés par l’Église ».
« Il ne s’agit pas du “rejet de l’Église” mais des “gens de l’Église” ». « L’Église est une mère et elle accueille tous ses enfants ».
« Une Église “sélective”, une Église de “sang pur” n’est pas la Sainte Mère l’Église, mais une secte. »