Ce 22 février, l’Eglise universelle nous invite à fêter la chaire de Saint-Pierre à Antioche
Des deux fêtes de la Chaire de Saint-Pierre, celle d’aujourd’hui est de beaucoup la plus ancienne et la plus vénérable. Jusqu’au XVIe siècle, elle était l’unique fête, la fête de la chaire romaine de Saint-Pierre. On ne tenait pas compte d’Antioche. En effet, ce qu’on célébrait, ce n’était pas les différents séjours de saint Pierre, mais la primauté de la Papauté. A partir de 1558, on fixa la fête de la Chaire de Saint-Pierre à Rome au 18 janvier, et le 22 février fut dès lors réservé à la Chaire de Saint-Pierre à Antioche. D’après une antique tradition, Pierre fut le fondateur de l’Église d’Antioche, la première Église de la Gentilité, et en resta sept ans le pasteur proprement dit. Le martyrologe annonce : A Antioche, la fête de la Chaire de l’Apôtre saint Pierre ; c’est là que les disciples du Christ reçurent pour la première fois le nom de chrétiens.
Pratique. Les leçons des matines se terminent ainsi : « Par la fête de cette Chaire, on honore le sacerdoce. » En effet, plus le sacerdoce est vénéré et plus la dignité de l’Église s’accroît et rayonne. C’est une conséquence nécessaire. Toutes les personnes investies d’une fonction liturgique méritent notre respect et notre aide. C’est par ces personnes, surtout, que la vie de grâce de l’Église est conservée, renouvelée et communiquée à tous les fidèles en union avec le sacerdoce général de tous les baptisés. Dans tous les membres du clergé jusqu’aux plus hauts dignitaires voyons surtout et honorons des représentants liturgiques du Christ, des dispensateurs de la grâce de Dieu et, en même temps, nos maîtres et nos pasteurs.
La messe (Statuit). La messe (de date relativement récente) place au milieu de nous saint Pierre, le premier évêque d’Antioche. A l’Introït, nous le voyons dans le prêtre célébrant. A l’Épître, nous l’entendons nous parler, à nous, « les étrangers élus de la dispersion » ; il nous annonce le joyeux message de l’héritage incorruptible, sans souillure ni flétrissure, qui nous est conservé dans le ciel et dont le gage est la Sainte Eucharistie. Il est vrai qu’il faut encore, « pour un peu de temps », être purifiés, comme l’or, dans le feu des épreuves jusqu’à la manifestation de Jésus-Christ. Cette manifestation se réalise aujourd’hui au Saint-Sacrifice. A l’Évangile, nous vivons, avec saint Pierre, la grande scène de Césarée de Philippes dans laquelle le Christ fit de lui le rocher de l’Église. Notre âme aussi doit être ferme comme un roc afin que le Seigneur construise en nous le royaume de Dieu. Cette parole : « Tu es Petrus… » est le leitmotiv de la messe (Off., Comm.). Elle s’applique à Pierre, mais aussi, d’une certaine manière, à nous. Au Graduel, l’Église chante l’élévation de Pierre sur sa chaire. Dans la sainte Eucharistie, le Seigneur bâtit en nous son Église (Comm.).