Située à la sortie sud du village de Selles-saint-Denis, dans le sud du Loir-et-Cher, en Sologne, l’église Saint-Denis a longtemps été en péril, quasiment laissée à l’abandon – elle a aussi connu un incendie en 2017 lorsqu’il a enfin été question de la restaurer et que les ouvriers réparaient les gouttières – l’incendie avait alors détruit 300 m² de toitures et de charpentes.
Fermée du 8 juillet 2011 à février 2022, cette église date de 1850-52 et avait été bâtie par l’architecte blésois Jules de la Morandière, auteur de bâtiments profanes blésois importants comme la Halle aux Grains (1846-1849), le haras (1854), l’hôtel-Dieu de Blois, mais aussi de nombreuses églises (Lamotte-Beuvron, Rilly-sur-Loire, Candé, Cellettes, Monteaux, Bourré, La Chapelle-Enchérie) dans le département.
Il a aussi construit le déambulatoire de la cathédrale de Blois (dont le gros oeuvre date des XVIe-XVIIe, avec une crypte du Xe en sous-sol) et le décor de la chapelle de la Vierge (1863-67), la chapelle de l’ancien grand séminaire (entre les rues Maunoury, du Prêche, Calenge et Renaulme) et rénové l’église Saint-Vincent de Paul de Blois. Il est architecte diocésain de Blois à partir de 1846 et continue sous le Second Empire. Enfin, il a restauré et agrandi l’église de Chouzy-sur-Cisse, pré-révolutionnaire mais en très mauvais état, en restaurant les murs pourris d’humidité et en intégrant la chapelle de l’ancien prieuré, toute proche.
Dans l’Orléanais voisin, il a réalisé plusieurs oeuvres – les fonts baptismaux en plâtre sculpté de Notre-Dame de Recouvrance d’Orléans, restaurée de fond en comble de 1857 à 1869, ont ainsi été réalisés d’après ses dessins. Cette église est affectée depuis 2008 au rite tridentin (ICRSP). Il est aussi l’architecte du château de Villefallier à Jouy-le-Potier, toujours en Sologne.
Les travaux se sont enfin achevés ce 13 février 2022 et une messe a été célébrée par l’évêque Mgr Batut dans l’église rendue au culte et revenue d’entre les monuments en grand péril.
“C’est Monseigneur Jean-Pierre Batut, évêque de Blois qui célébrait la messe, entouré de l’abbé Ekressin, administrateur de la paroisse, du maire Stéphane Leroy, des membres de l’Association de sauvegarde de l’église Saint-Denis, des paroissiens et des bénévoles, ainsi que certains des nombreux donateurs. Avant la messe, Monseigneur Batut, a béni l’église et les fidèles.
Stéphane Leroy revient sur l’histoire de cette résurrection.
“Il ne peut y avoir de projet de cette envergure, sans des personnages clés, le premier Pierre Maurice, que je cite avec émotion, puisqu’il nous a quittés, et qui sous son mandat de maire, a lancé ce projet, ensuite, Marc Beaujean qui a assuré le suivi des travaux. Et puis le dernier président de l’association, Alain des Courtils qui a contribué à la réussite finale de ce projet.” Ce dernier évoque les difficultés rencontrées au fil des années : réunir des fonds, contacter les experts, les assurances, afin de pouvoir commencer les travaux qui auront duré 4 ans de 2017 à 2021. Lui aussi tient à saluer la mémoire de l’ancien maire. “Pierre Maurice, qui fit de cette reconstruction un objectif, aurait aimé vivre ce moment aujourd’hui, mais il en fut malheureusement autrement avec son décès en 2019, et je remercie les nombreux membres de l’association, les donateurs qui apportèrent leur aide et soutien moral, pour que notre église retrouve son éclat, son rôle principal, un lieu de prière, et un grand merci, à la personne, amie de la famille qui a fait un beau cadeau à notre église, en offrant un nouvel orgue.”
À la sortie, les échanges allaient bon train et tous restaient sur place afin de profiter de ce moment tant attendu, la réouverture de leur église, qui retrouve sa place au village et dans le cœur des habitant”.
Dans le centre du village se trouve aussi la chapelle Saint-Genoulph, qui fut l’église de Selles-saint-Denis jusqu’à la construction de l’actuelle, et qui date du XIXe. On y trouve une importante fresque XVe de la vie de saint Genoulph, ainsi que des fragments de vitraux du XVIe sur la maîtresse-vitre. Une fontaine miraculeuse dédiée elle aussi à Saint Genoulph se trouve en forêt non loin du village.
Source : La Nouvelle République
L’actuelle église Saint-Denis date du XIXe siècle comme il est détaillé justement. IL me semble toutefois qu’une partie de sa charpente était classée et qu’il s’agissait d’un réemploi d’une charpente du XVe siècle.
Quant à la chapelle Saint-Genoulph, elle date plus probablement du XIVe siècle que du XIXe (peut-être une erreur de frappe ?) ; d’ailleurs les fresques mentionnées si justement le confirment.