Pasteur luthérien à Paris juqu’en 2001, il revient dans la plein communion de l’Eglise catholique ordonné comme prêtre du diocèse de Blois. Il exerce différentes missions comme aumônier de prison à Blois ou aumonier des anciens combattants dans le diocèse aux Armées. L’abbé Viot est retiré dans le diocèse de Paris. Il célèbre éagelmnet ponctuellement la messe traditionnelle.
Il signe une tribune sur son blog intitulée : “Réveillons-nous avant qu’il ne soit trop tard !” évoquant notamment les dernières décisions romaines sur la liturgie traditionnelle.
En ce début d’année, la tristesse est très certainement le sentiment le plus partagé par les Français, et ils ne sont sans doute pas les seuls dans le monde.
Parce que je suis prêtre catholique, je crois à la primauté de la prière, et particulièrement à celle que nous faisons monter vers Dieu, dans l’Église, quand nous célébrons la sainte liturgie. Or même cette sainte pratique s’est transformée aujourd’hui en cause de tristesse supplémentaire, et là, je pense que les choses ne vont plus du tout !
J’ai reçu dans l’obéissance filiale le motu proprio Traditionis custodes, parce qu’il émane du Successeur de Pierre, qui l’explique par son souci de ne pas voir s’édifier une Église parallèle à partir de l’ancienne messe, telle que reproduite dans le missel de 1962. Si certains confrères, en France peuvent donner cette impression par leur refus de concélébrer, avec leur évêque, à la messe chrismale, attitude que je regrette, cela ne signifie pas pour autant qu’eux-mêmes, tout comme les catholiques attachés à l’ancienne liturgie, aient la moindre intention de se regrouper dans une autre Église. Pour tous ceux que je connais dans mon pays, il n’y a qu’une seule Église catholique dont le Pape s’appelle François, et il ne saurait y en avoir d’autre !
C’est pourquoi il ne me parait ni juste, ni charitable d’ajouter à la restriction des célébrations de la messe de Saint Jean XXIII, la privation de la célébration en forme ancienne des différents sacrements de l’Eglise. Et laisser entendre que cette pratique religieuse irait à l’encontre du Concile Vatican II, me parait surprenant, dans la mesure où l’on m’a toujours dit, et cela depuis fort longtemps, que ce Concile se situait dans la continuité des précédents. Qu’y aurait-il donc de contradictoire, après Vatican Il, de célébrer un baptême dans la forme dans laquelle il se trouvait après Vatican I, et qui datait déjà de plusieurs siècles ? De plus, et je me crois autorisé à formuler cette critique qui ne remet pas en cause la validité du sacrement donné selon la liturgie moderne, cette dernière a beaucoup trop gommé les exorcismes, entre autre, parce que ses auteurs que j’ai bien connus pour certains d’entre eux, ne croyaient pas au péché originel ! Dans l’intérêt même de l’orthodoxie catholique, la subsistance de ces deux liturgies me parait du plus haut intérêt. D’où ma tristesse devant un possible abandon, voire un interdit de cette ancienne liturgie.
Tristesse aussi pour les mourants. Comment, comme prêtre, pourrai-je refuser à une personne qui meurt de recevoir l’extrême onction comme elle l’a vue reçue par ses parents ou ses grands-parents ? Nos évêques sont nos pères en même temps que nos supérieurs. Je ne les imagine pas nous empêcher d’apporter à un mourant les consolations qu’il est en droit de nous demander.
Tristesse aussi que de ne pas pouvoir promettre la messe des défunts dans sa forme extraordinaire. Ceux qui connaissent bien cette liturgie qui a accompagné la mort pendant des siècle, et qui souvent pour les temps modernes constituait pour certains une des rares occasions d’assister à une messe, en les faisant réfléchir sur la doctrine chrétienne de la mort et les amener à se poser la question de la résurrection, ne pourront qu’être profondément blessés, si on leur ôte le dernier témoignage qu’ils veulent donner de leur vie ici-bas. Et j’ajoute que pour les chrétiens convaincus, il y a dans ce rituel tout ce qui renforce la foi en la résurrection. Tout dans cette forme ancienne concourt à toucher l’âme humaine dans les blessures les plus douloureuses de son deuil. L’espérance en la lumière éternelle chantée dès le début par le requiem aeternam, la prise en charge de l’horreur de la séparation par le chant du dies irae, si l’on s’est donné la peine de le comprendre ! Tout ne s’écroule-t’il pas, avec une impression de fin du monde, et quelquefois sur fond de colère diffuse , quand on apprend la mort de son petit frère ou de sa petite sœur…? On n’a pas envie à ce moment-là de se faire gifler à coup d’alleluia, ou d’entendre chanter sur tous les airs possibles que « Christ est ressuscité ! » Les choses viennent en leur temps, avec le libera me et le in paradisium !
Pardonnez moi de citer un exemple personnel, non pour émouvoir, mais pour essayer de persuader. Pour des raisons médicales, je vis cette expérience de la mort prochaine, et l’espérance d’être accompagné par cette ancienne prière de l’Eglise lors de mon dernier passage dans un sanctuaire catholique est pour moi d’un grand secours. Je ne souhaite pas être obligé d’en priver les autres chrétiens qui me le demanderaient ! Le pourrais-je d’ailleurs ? Je n’en sais rien !
Tristesse aussi, en pensant à de jeunes séminaristes des Instituts qui vivent au rythme de la messe ancienne, que de les obliger à se passer de l’ancienne liturgie d’ordination. Eux qui donnent leur vie à l’Eglise, nous leur refuserions cette forme liturgique configurant au Christ Tête, elle qui les a marqués depuis leur jeunesse, qui leur a permis d’entendre l’appel du Seigneur, qui a soutenu leurs études au Séminaire ! À leurs Autorités respectives de leur faire savoir que par la suite, ils devront peut-être célébrer autrement, exceptionnellement, pour les nécessités du service selon les ordres de leur évêque. Ils l’accepteront mieux à partir d’un acte de charité fraternelle posé pour leur entrée dans le ministère qu’à partir d’un interdit dont la nécessité est loin d’être évidente !
Tristesse aussi devant le spectacle de la division entre catholiques ! En ce temps de prière pour l’unité des chrétiens, pratique ô combien précieuse qu’il est plus que jamais utile de maintenir , je déplore que certains fassent aussi peu de cas de l’unité catholique, au point d’oser diffamer Notre Saint Père, Ministre par excellence de l’Unité. Et j’en arrive, à ma grande honte, à me réjouir que les différents gouvernements politiques n’attachent plus beaucoup d’importance au catholicisme, car ils nous évitent le drame du 14 ème siècle, le grand schisme d’Occident (1378) qui vit deux Papes règner en même temps, puis trois, s’excommuniant les uns les autre , avec les pays qui reconnaissaient leur concurrent ! En évoquant cela j’espère ne pas donner de mauvaises idées à notre Président de la République qui ne serait sans doute pas fâché de mettre le palais d’Avignon à la disposition d’un anti-Pape, élu par une commission indépendante de cardinaux, ouverte aux femmes et aux laïcs et pourquoi pas présidée par Monsieur Jean Marc Sauvé?
Rendez-vous compte de l’aubaine pour le tourisme, et même pour le festival qui compterait une attraction supplémentaire ! Et ce genre d’aventure aurait de plus l’avantage de satisfaire de nombreuses ambitions ecclésiastiques par la multiplication de mitres et de barrettes ! Les rêves en violet et en rouge deviendraient réalité !
Mais le Père Viot accepte de célébrer dans les deux rites , pour répondre aux demandes du peuple qui lui est confié. On en demande pas plus aux prêtres adeptes de la liturgie de Pie V.
Et Monsieur Sauvé, conseiller d’Etat, “homme du sérail” de notre République (ce qu’il en reste : plus grand chose), qui est-il, Aubé ?
Texte de Michel Viot qui ne voit pas la réalité. La réalité est là : le pape révolutionnaire veut éradiquer la messe traditionnelle et je ne peux m’empêcher de citer un texte paru sur le forum catholique qui dit tout ce qu’il faut dire :
“.parce qu’elle est catholique, au sens plein et traditionnel du terme.
Elle n’est pas oecuménique, elle n’est pas protestanto-compatible, pas assez horizontale, pas assez adaptable à toutes les pitreries toutes plus impies les unes que les autres qui jalonnent depuis 50 ans la mise en place de la nouvelle messe.
Les tenants du NOM, dont certains persistent à venir ici tenter de nous faire avaler leur soupe frelatée, sont incapables de compter sur les doigts des deux mains les endroits et les moments où celui-ci est -ou a été- célébré depuis 1969 dans un sens pleinement traditionnel.
On voit mal comment quelque chose d’intrinsèquement vicié pourrait être, une fois institutionnalisé et dans un contexte de fuite en avant et d’impiété généralisée, célébré vertueusement…
La messe traditionnelle est la butte-témoin de la persistance de la Tradition catholique, donc elle n’est pas acceptable pour la Rome moderniste.
Pour cette raison même, l’attachement à cette messe de tout traditionaliste conséquent est irrévocable, puisqu’il s’enracine dans la Foi.
Tout chantage à l’obéissance et à la soi-disant communion est donc nul et non avenu, tout comme le sont les prétendues sanctions canoniques qui découleraient d’un maintien de la Tradition envers et contre la Rome moderniste.
Être suspens ou excommuniés par des gens qui, jusqu’en 1962, auraient été mis au ban de l’Eglise et rangés parmi les hérétiques et les schismatiques, voilà plutôt un titre de gloire…”
Quant à savoir si l’on peut se contenter d’un strapontin dans le zoo conciliaire, la situation actuelle en montre assez la précarité et la contradiction…
C’est peut-être justement parce qu’il a fréquenté la Maçonnerie qu’il est à même de connaître mieux les agissements de certaines personnes.
D’ailleurs pourquoi les représentants de l’Eglise de France ont-ils fait appel à un F.M. pour un tel rapport ?
@Bruno Anel
Pendant la soi-disant “paix liturgique”, la très grande majorité des demandes de messe traditionnelle était refusée.
Soyez honnête, n’inversez pas les rôles !