L’évêque de Nice, Mgr André Marceau, a eu 75 ans en mai 2021 et va prendre très bientôt sa retraite. Il rejoindra un village de montagne des Pyrénées-Orientales où il donnera un coup de main au curé du village.
“J’ai envoyé au Saint-Père, la lettre pour remettre ma mission entre ses mains.”
La nomination de son successeur ne devrait plus tarder. Il est interrogé dans Nice Matin sur la chute du nombre de baptêmes et de mariages religieux :
Des hommes et des femmes se posent la question du sens de leur vie. Certains sont allés taper à bien des portes: le spiritisme, le bouddhisme, d’autres philosophies. L’Évangile a toute sa place dans cette quête. Ce ne sont pas les fumées de l’encens qui font la religion! Ce qui fait la foi chrétienne, c’est la rencontre du Christ. L’Église n’est pas un îlot, elle est au cœur du monde. Elle doit prendre sa part pour que ce monde ait du sens, qu’il soit viable pour tous. Le prêtre n’est plus l’homme social qu’il a été dans un monde où les institutions étaient universellement reconnues […]
Le prêtre et ses équipes sont engagés dans une démarche de propositions, pas dans le copier-coller des fonctionnements du passé. Il n’est pas le gardien d’un système religieux ou quelqu’un qui pose des actes un peu incompréhensibles de magie mais le promoteur, avec les chrétiens au sein d’une paroisse, d’une rencontre, celle du Christ. Le prêtre a toute sa place comme celui qui va faciliter une ouverture à un sens de la vie qui apporte du bonheur. L’Évangile est résumé dans le très beau passage des Béatitudes, dans cette charte de vie que donne Jésus, “Heureux ceux qui…”. “Heureux ceux qui ont le cœur pur, heureux ceux qui ont faim et soif de justice, heureux ceux qui sont miséricordieux…” Ce n’est pas un bonheur de pacotille, c’est la vie elle-même qui est une réponse, une vie qu’il faut façonner selon la parole du Christ.
Le prêtre n’est plus l’homme social qu’il a été dans un monde où les institutions étaient universellement reconnues. Dans la société civile, les élus, l’Éducation nationale, entre autres, s’adaptent également en faisant preuve de créativité. Les jeunes par exemple ont accès, notamment grâce à Internet, à une masse de connaissances scientifiques. Cela nous amène à faire évoluer le catéchisme, à instaurer un dialogue nouveau entre les sciences et la foi.
La foi des chrétiens ne doit pas apparaître comme un produit périmé à leurs yeux. Ils attendent une parole qui leur donne un sens de vie que parfois ils ne trouvent pas ailleurs, dans leur famille ou dans la société. L’objectif est de former des chrétiens souhaitant approfondir leur foi […]