Dans une lettre publiée à l’occasion du 15è anniversaire de l’Institut du Bon Pasteur, l’abbé Luis Gabriel Barrero Zabaleta, Supérieur Général, revient sur l’identité de l’IBP et son attachenement à la messe traditionnelle, tel qu’il l’a évoqué lors de la réunion de supérieurs d’instituts traditionnels (dits Ecclesia Dei) à la fin du mois d’août à Courtalain.
Je crois que la finalité de cette réunion est d’unir nos forces autour de ce que nos instituts ont en commun, à savoir, entre autres choses, l’usage de la liturgie catholique traditionnelle dans l’exercice de notre sacerdoce et dans la vie de nos communautés ; le maintien aussi bien de la doctrine traditionnelle de l’Église que de la théologie traditionnelle romaine, c’est-à-dire celle des écoles théologiques romaines, fondée sur l’enseignement des saints docteurs de l’Église et sur la tradition théologique ; enfin la conservation du trésor de la spiritualité catholique et de l’action apostolique traditionnelles.
Je dis que nous sommes appelés à être unis en ce qui concerne ces choses communes, pour affronter la nouvelle situation qui se présente dans l’Église après l’entrée en vigueur du Motu Proprio Traditionis Custodes, qui est évidemment une restriction pour notre propre survie comme instituts.
Cependant je crois que la décision de demeurer ferme dans ce qui est la raison même de notre existence, à savoir le maintien de la liturgie de toujours, de la doctrine de toujours, de la Tradition Catholique, n’est pas seulement un bien pour nos instituts, mais surtout un bien pour l’Église elle-même ; car lorsque les chemins deviennent incertains, voire parfois clairement dangereux, une référence claire lui est à mon avis plus que jamais nécessaire sur son chemin, une référence qui soit comme le roc solide sur lequel est construit son labeur évangélique, qui à son tour constitue sa racine même et qui est la sainte Tradition.
En particulier, maintenir la Messe Traditionnelle se présente aujourd’hui comme un impératif, si l’on peut dire, pour que l’Église ne se trouve pas en danger de perdre totalement – si cela était possible – son lien avec ce qui fait qu’elle soit réellement telle qu’elle doit être, qui est la transmission fidèle du dépôt qu’elle a reçu de Notre Seigneur Jésus Christ.
Nous ne sommes, bien entendu, que de simples serviteurs de l’Église ; mais si Dieu nous a donné cette vocation si particulière dans la vie même de l’Église, à savoir vivre en elle et pour elle la sainte Tradition, il nous demande aussi que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour conserver au profit de toute l’Église cet immense bien.
Il me semble donc que nous ne devons pas changer nos charismes, et ceci par amour pour l’Église elle-même, par fidélité à ce trésor de la Tradition, et en particulier de la liturgie, et par fidélité au Saint-Siège lui-même. Nous ne pouvons accepter d’être accusés de ce que notre fidélité à la Messe de toujours soit une infidélité à l’Église ou au Saint-Siège.
Les prêtres de nos instituts, nos fidèles, mais aussi les prêtres diocésains et ceux qui appartiennent à d’autres communautés qui célèbrent la Messe selon le rite antique, ou qui sont proches de la liturgie traditionnelle, attendent aussi de nous la fidélité à l’engagement que nous avons pris dans l’Église, par notre vocation spéciale d’aider à soutenir la Tradition. Ils attendent encore de nous du courage, la lumière de la doctrine, la clarté des enseignements permanents de l’Église. Enfin, ils exigent de nous l’engagement dans la vérité et le témoignage de la conviction d’un sacerdoce, d’une vie religieuse, en cohérence avec ce que nous avons vécu et défendu toute notre vie.
Bien sûr, nous ne pouvons prétendre être les sauveurs de l’Église. Mais nous sommes appelés à contribuer selon notre particularité au bien des âmes. Nous ne pouvons pas les abandonner. Non seulement nous ne devons pas cesser de nous occuper d’elles pastoralement, mais nous ne devons pas non plus abandonner notre charisme particulier, ni la vocation particulière que Notre Seigneur a voulu nous donner.
Mes chers Amis,
Resistite fortiter!
Fatima, le Saint Rosaire à outrance!
Sinon, vous êtes perdus!
En union de prières avec vous tous,
Le pauvre pécheur que je sais être.