Le Monastère Saint-Benoît a fêté le 7 décembre dernier les 10 ans de sa fondation d’abord à la Garde-Freinet puis depuis deux ans dans une ancienne commanderie des chevaliers de Malte à Brignoles. Cette petite fondation bénédictine de droit diocésain célèbre les offices monastiques et la messe traditionnelle.
Notre 10e anniversaire
Le 7 décembre 2011, notre communauté monastique a été inaugurée avant les premières vêpres solennelles de l’Immaculée Conception en l’église paroissiale de La Garde-Freinet, en présence de notre évêque, Mgr Dominique Rey. Le 7 décembre 2021, nous avons célébré notre 10e anniversaire avec les premières vêpres solennelles pontificales de l’Immaculée Conception (célébrées par un père abbé en visite) dans notre nouvelle maison de Brignoles.Mgr Rey, qui n’a pu être présent, a envoyé le message ci-dessous. Après les Vêpres, avant de chanter un Te Deum d’action de grâce, le Père Prieur a offert quelques réflexions sur les dix dernières années (publiées ci-dessous).“A l’occasion des 10 ans de la fondation du monastère St Benoît, je confie au Seigneur dans la prière cette initiative et son déploiement progressif dans la vie de notre Eglise diocésaine. Que l’Esprit Saint inspire et guide cette communauté dans la fidélité à l’Eglise !”+ Dominique ReyÉvêque de Frejus-ToulonRéflexions du Père Prieur :Il y a un peu plus de dix ans, deux « moines indésirables » prirent le déjeuner avec Mgr Rey et lui parlèrent de leur désir de tout cœur de vivre la vie bénédictine classique avec l’usus antiquior (la forme la plus ancienne) de la liturgie romaine et monastique. “Je veux cela pour mon diocèse”, déclara Mgr Rey avec sa détermination caractéristique, “et c’est a vous de le faire”, il déclara, se dirigeant a celui qu’il avait précédemment invité à s’installer dans son diocèse.C’est ainsi, dix années découlées aujourd’hui, peu avant les premières Vêpres de l’Immaculée Conception, dans la petite salle capitulaire de l’ancien presbytère de la paroisse de La Garde-Freinet, que c’est arrivé l’érection du « Monastère Saint-Benoît », décrétée par l’évêque, nos vœux renouvelés devant lui.Malheureusement, tous les candidats à la vie monastique ne conviennent pas, certains peuvent même faire beaucoup de mal dans une petite communauté. De même, malheureusement, tous les moines ne persévèrent pas dans leur vocation. Et encore, pas tous les responsables des monastères existants ne comprennent ni n’apprécient les petits et nouveaux commencements, même si les leurs étaient semblables.Ces facteurs se sont combinés dans l’espace d’un an pour réduire le “monastère” plutôt à un “ermitage”. Néanmoins, l’apostolat liturgique du monastère au niveau local et international s’est développé avec les conférences Sacra Liturgia à Rome, New York, Londres et Milan, et par moyen de son école d’été annuelle à La Garde-Freinet, fidèlement soutenue par notre évêque et augmentée par les visites de prélats distingués au fil des ans.Mais pour faire un monastère il faut de moines. Ce fut la prière insistante l’ermite d’autrefois devant la tombe du moine-liturgiste bénédictin, le bienheureux Ildephonse Schuster, lors d’un pèlerinage à son siège de Milan, l’avenir du « Monastère Saint-Benoît » place entre ses mains.L’octroi d’une relique de première classe du bienheureux Schuster au monastère par le successeur du bienheureux Schuster, le cardinal Angelo Scola, fut de bon augure – et devant cette relique ces prières insistantes furent répétées plusieurs fois encore à La Garde-Freinet.Le bienheureux Schuster ne manqua pas de répondre. Des candidats sont arrivés depuis, pas tous convenables et pas tous doués de la grâce de la persévérance, et d’autres, à notre profonde tristesse, sans la santé qu’il faut pour vivre notre vie. Mais dans Sa Providence, Dieu Tout-Puissant nous a envoyé des hommes suffisants pour que Sa louange soit chantée sept fois par jour et une fois la nuit, que les invités soient accueillis comme le Christ, et que des moines puissent faire l’expérience, même avec les nombreux fardeaux qu’une petite communauté doit porter, de cette expansion de cœur et cette douce joie dont parle saint Benoît dans le prologue de sa Règle.Notre implantation dans le village de La Garde-Freinet fut heureuse grâce à l’amabilité et la générosité de ses habitants et l’accueil chaleureux de la paroisse. Mais un monastère a besoin aussi d’espace afin de vivre, respirer et croitre. C’est donc avec une certaine élan que nous avons étudié la proposition du secrétariat de l’évêque de restaurer les ruines de quelques bâtiments monastiques dans le diocèse. Ce projet n’a pas avancé en cause de contraintes administratives, mais notre appétit fut aiguisé de trouver un logement permanent et plus convenable.Ce désir, par l’intercession particulière de saint Joseph et l’aide généreuse de plusieurs centaines de personnes à travers le monde, nous a amenés ici, où, avec la bénédiction de notre évêque, ces murs millénaires se réjouissent à nouveau du culte du Dieu Tout-Puissant, jour et la nuit, après avoir été réduits au silence par les adversaires de son culte.
Pour cette réalité providentielle, plus grande que n’importe lequel d’entre nous, et dont nous ne sommes que les indignes intendants, nous rendons grâce à Dieu Tout-Puissant, renouvelant humblement notre engagement à persévérer au service de sa gloire, même (et surtout !) dans ces temps difficiles. Nous lui rendons grâce aussi pour nos nombreux amis et bienfaiteurs – certains déjà, nous prions, participant à la liturgie céleste – qui ont fait tant de contributions variées ces dix dernières années. Que Dieu les récompense, que Dieu vous récompense ! “Et puisse-t-il nous apporter tous pareils à la vie éternelle.” (Règle, ch. 72)