Le licenciement – ou plutôt la non-reconduction de la période d’essai de Karine Dalle comme communicante de la CEF – à peine trois mois après sa prise de poste ne semble lié ni à la gestion de l’assemblée plénière de la CEF à Lourdes, et au flottement de certains évêques face aux questions très libres ou concrètes de certains journalistes, ni à la messe “Laudato Si” devant les cagettes, ni à une décision de Mgr Eric de Moulins-Beaufort.
Néanmoins un liseur du Forum Catholique revient sur l’implication de Karine Dalle – à la communication toujours assez spontanée, à rebours de communicants diocésains qui méritent souvent mal leur nom, puisqu’ils s’obstinent à communiquer le moins possible – dans l’affaire des masques à Saint-Eugène, lors de son poste précédent à la communication du diocèse de Paris, début avril 2021.
Une vidéo mise en ligne sur le site du Parisien avait généré une campagne médiatique contre la paroisse et son curé biritualiste, le diocèse de Paris décidant de lui retirer la paroisse à la fin de l’été et de ne pas lui en confier d’autre, sur la foi d’accusations médiatiques qui avaient finalement peu à voir avec la réalité.
A l’époque Karine Dalle n’avait pas hésité à réagir dès que les médias lui ont montré la vidéo, à chaud : “Nous sommes stupéfaits devant le non-respect évident des consignes essentielles de distanciation, de port de masque, et nous nous désolidarisons de tout comportement non respectueux d’une situation sanitaire difficile », a réagi la directrice de la communication du diocèse Karine Dalle.
« Malheureusement, les vidéos sont sans appel. On voit un nombre important de personnes sans masque et sans distanciation sociale. Nous le condamnons sans équivoque », a-t-elle dit à l’AFP. « Le sujet va être bien évidemment abordé en interne avec les responsables. L’immense majorité des paroisses de Paris respectent heureusement les nombreuses consignes sanitaires, depuis plusieurs mois. » Ces propos ont été largement relayés par de nombreux titres, par exemple Paris-Normandie.
Le liseur indique : “D’après ce que j’en sais, ces propos – largement repris par la presse et les agences – ont été tenus avant qu’elle prenne la peine de joindre le curé. Sur ordre ? On peut poser la question. Soit dit en passant Hugues de Woillemont [secrétaire général de la CEF depuis septembre 2020] n’était guère tendre avec la même paroisse non plus et a bien participé à alimenter l’intérêt des médias pour la question, et donc le port du masque à l’église tout court“.
Néanmoins l’intérêt de la presse était éveillé, et l’affaire a eu rapidement des conséquences négatives pour d’autres paroisses, et l’évêque lui-même, rappelle ce liseur : “à Paris la presse était le samedi et dimanche suivants dans les paroisses N.O.M – ce qui a braqué un certain nombre de curés ok pour taper sur les tradis mais pas que ça leur retombe dessus, ça se comprend – et a ressorti des photos de Mgr Aupetit lui même sans masque en train de célébrer à St Germain l’Auxerrois et de baptiser. C’est ce qu’on appelle un retour de bâton, enfin de crosse“.
Alors qu’à Reims, où a éclaté une affaire semblable, l’attitude de l’archevêque – qui a refusé de souffler sur les braises – a conduit à ce que la polémique s’éteigne d’elle-même trois jours après, une fois le quotidien local passé à autre chose. Tout ça pour deux amendes de 135 € pour le chanoine qui a célébré les messes, elles-mêmes traitées dans la colonne des faits-divers.