Dans mon récent article au sujet de Mgr De Kesel, focalisé que j’étais sur le contexte (la réponse à la crise pédérastique), j’ai oublié de parler d’un problème. Et cet oubli est bien plus qu’un détail. Le nouvel évêque de Bruges n’a pas seulement appelé à l’ordination d’hommes mariés, il a aussi prétendu légitimer l’accession de femmes au sacerdoce : « C’est certainement un sujet dont on peut parler, et je l’espère » (« Het is zeker bespreekbaar en dat hoop ik ook »). Dans mon premier article, j’avais donné un lien vers le Figaro, voici à présent l’original :
Mgr De Kesel n’a-t-il jamais lu Ordinatio sacerdotalis ?
Par cette lettre apostolique, Jean-Paul II a définitivement clos la question : « Ut igitur omne dubium auferatur circa rem magni momenti, quae ad ipsam Ecclesiae divinam constitutionem pertinet, virtute ministerii Nostri confirmandi fratres (Luc. 22, 32), declaramus Ecclesiam facultatem nullatenus habere ordinationem sacerdotalem mulieribus conferendi, hancque sententiam ab omnibus Ecclesiae fidelibus esse definitive tenendam » (afin qu’il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l’Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Église)
Difficile d’être plus clair !
Non, Monseigneur, cette question n’est pas « ouverte à la discussion » (« bespreekbaar »). Au contraire, Jean-Paul II l’a refermée définitivement en faisant en sorte qu’il « ne subsiste aucun doute » à ce sujet.
Comme beaucoup de post-catholiques, Mgr De Kesel est apparemment trop imbu de positivisme et de « revendication de droits » pour comprendre qu’il existe une objectivité du réel, que certaines choses ne dépendent pas de la volonté humaine et que l’Eglise n’a pas le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes. Toute la volonté du monde n’y changera rien et même si, un jour, un pape (quod Deus avertat) proclamait le contraire, une femme ainsi « ordonnée » ne serait pas prêtre. Bis repetita placent : l’Eglise n’a pas ce pouvoir. Point final.
Mgr De Kesel semble ainsi avoir perdu tout sens du dogme, puisque cette impossibilité doit être tenue pour définitive, en vertu de la constitution divine de l’Eglise et du pouvoir du pape de confirmer ses frères dans la foi. On a évidemment beaucoup discuté de savoir si Jean-Paul II avait ou non formellement engagé son infaillibité par ce document. Soyons larges : en déclarant ce point « ouvert à la discussion », Mgr De Kesel n’est peut-être pas hétérique formel. Sa déclaration mérite sans doute « seulement » la note théologique de « sapiens haeresim » (à saveur d’hérésie).
P.S. : comme il est courant que des citations soient sorties de leur contexte, il est intéressant d’écouter tout l’entretien de Mgr De Kesel sur Radio 1, pour constater que ses propos cités sont (hélas!) parfaitement représentatifs.
N’ya-t-il pas eu de réaction de la part de Mgr Léonard?
Après 30 ans de Daneels,l’Eglise Catholique belge est vraiment au plus mal,en dessous de tout!Je voudrais y voir du positif,mais c’est vraiment difficile,seule la Foi permet de ne pas désespérer!Vivement la griffe du cardinal Ouellet sur les prochaines nominations belges,et je prie pour que l’Esprit accompagne ceux qui auront la charge d’un troupeau ou sévissent les loups!