Mgr Camiade, évêque de Cahors, est en visite ad limina à Rome. Interrogé dans la presse locale de son diocèse, il explique qu’il a envoyé aux congrégations un dossier sur l’état de son diocèse :
Quel est, dans les grandes lignes, l’état du diocèse de Cahors ?
Dans les points forts, il faut noter une dynamique de structuration de nos paroisses qui est mise en place. J’enregistre une plus grande implication de laïcs baptisés, jusqu’ici peu participatifs à la mission. Par exemple, le 30 novembre 2020, la journée diocésaine a réuni quelque 200 participants avec des dizaines d’adolescents. Ces chrétiens, acteurs de la pastorale du diocèse, manifestent la joie à se retrouver pour travailler ensemble.
Le département, à vocation touristique, bénéficie du dynamisme apporté par les gens qui possèdent des résidences secondaires ou qui traversent notre région. Toute l’année, la cathédrale de Cahors, le sanctuaire de Rocamadour, les Chemins de Saint Jacques avec ses nombreuses étapes, sont devenus des centres de pèlerinage. Grace aux actifs extérieurs, ils sont des lieux vivants dans l’Église du Lot.
Une autre graine est en train de surgir : si les familles porteuses de la transmission de la foi sont moins nombreuses, elles sont plus ferventes et actives.
Quelles en sont les difficultés majeures ?
La fragilité du diocèse est d’abord économique. Même si la générosité des Lotois est réelle (personnellement, elle me frappe beaucoup, je sens que les gens veulent que l’Église vive), la situation financière est préoccupante. Si on arrive à équilibrer les comptes, le diocèse n’a plus de réserves. Les donations et legs, sur lesquels il s’appuyait, sont aujourd’hui inexistants.
La question des vocations (avec un séminariste actuellement en formation) est un souci, même si nous ne sommes pas à plaindre par rapport aux diocèses voisins qui, contrairement à nous, n’ont pas connu d’ordinations sacerdotales depuis des années voire des décennies.
Le manque d’union au sein des paroisses me soucie. Chaque paroisse ne doit pas «faire sa vie toute seule» ni essayer de tirer son épingle du jeu. Nous devons nous appuyer les uns sur les autres pour travailler ensemble. Cette prise de conscience des communautés est lente.
Même s’il ne faut pas parler de désespérance, le renouvellement des communautés chrétiennes, à cause du vieillissement des populations et du départ des jeunes vers les métropoles, reste un sujet délicat. La très forte baisse récente du nombre d’enfants catéchisés qui est aussi un problème national, interroge. Il faut arriver à penser la transmission de la foi auprès des jeunes autrement que par des groupes de catéchisme. Essayons de travailler sur l’inter-génération. Comment des parents peu catéchisés peuvent-ils faire confiance aujourd’hui à l’Église pour transmette le message du Christ ? Il nous faut être davantage à l’écoute de ces générations-là.