En 2020, à la fin du premier confinement, un tiers des catholiques pratiquants ne sont pas revenus à la messe dominicales. Ce chiffre a alerté Odon de Cacqueray, rédacteur en chef adjoint du magazine L’Homme Nouveau. Avec son équipe, il a reçu le témoignages de 4 évêques, de prêtres et de laïcs à travers la France pour une “Grande enquête sur les paroisses de France.”
Il a été interrogé sur RCF :
Un hors série qui nous fait remonter le temps
Même si la Bible parle des premières communautés chrétiennes, les prémisses des “paroisses” ne sont arrivés qu’après l’édit de Constantin en 313 qui a mis fin aux persécutions des chrétiens dans l’empire romain. Un siècle plus tard, St Martin est considéré comme le fondateur des premières véritables paroisses. Lui et ses moines ont construit de nombreuses églises à la place des anciens lieux de culte païens. C’est autour de ces églises que se regroupaient les chrétiens récemment convertis. Ce n’est ensuite qu’au XIe siècle qu’apparait le rôle des curés, appelé alors le “parocus” afin de stabiliser ces paroisses. Ce “parocus” était choisi par l’évêque parmi les prêtres pour avoir la charge des âmes de sa paroisse. Il avait trois missions principales : sanctifier, gouverner et enseigner. Lors des conciles du Latran et de Trente, ce rôle est réglementé pour empêcher les abus. C’est également lors du concile de Trente au XVIe siècle qu’apparait les séminaires pour uniformiser la formation des prêtres. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que le passage par les séminaires soit obligatoire.
Une infographie précise des paroisses françaises actuelles
Aujourd’hui, il existe une réelle disparité entre les diocèses de France. Le diocèse de Strasbourg comprend plus de 700 paroisses alors que celui de Mende n’en compte que 5 ! En moyenne, dans les 12 000 paroisses qui parsèment notre pays, les curés ont la charge de 12,8 clochers. Là aussi, il existe de grande disparité, cela peut aller d’un curé pour un clocher jusqu’à un curé pour 60 clochers ! Pour les évêques, la diminution du nombre de prêtres augmente le risque de la solitude des prêtres. C’est d’ailleurs ce qui ressort des interviews des curés qui appellent les laïcs de les aider, de s’engager mais aussi insistent sur l’importance de la formation des laïcs. Aujourd’hui, 48% des français se disent attachés au catholicisme alors que seulement 13% se disent pratiquants. Paradoxalement, ces chiffres sont un motif d’espérance pour de nombreux curés interrogés. Ils insistent sur l’importance de la “foi populaire” pour attirer ces français attachés au catholicisme avec notamment le renouveau des anciennes coutumes catholiques locales comme les pardons en Bretagne.