Famille chrétienne a recueilli quelques confidences d’évêques sur leurs relations avec les Instituts Ecclesia Dei :
Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier :
« Mes relations avec les prêtres de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre (ICRSP) sont bonnes. C’est mon prédécesseur qui avait accueilli cette communauté. À mon arrivée en 2011, je n’ai pas remis en cause sa présence parce que ça se passait paisiblement et qu’il n’y avait pas de problème particulier. » « Leur présence répond à un besoin pastoral. Il y a plusieurs façons de vivre sa foi, et j’estime que la forme extraordinaire en fait partie. Dans mon diocèse, de nombreux fidèles y sont attachés, or aucun prêtre diocésain n’est en mesure de la célébrer »
Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun :
« C’est une réalité que l’Église nous demande d’accueillir. Il nous a été demandé de reconnaître que le rite romain pouvait être célébré sous deux formes. Il en va d’une continuité dans la grande tradition de la célébration de la liturgie, qui n’est jamais notre propriété ». « Leur aide est appréciable, en particulier pour le service des confessions. Mais leur conception du catéchisme et leur refus de célébrer la messe selon la forme ordinaire ferme la porte à des missions que nous pourrions leur confier ». « Bien qu’il leur soit permis de ne célébrer que la forme extraordinaire, refuser de concélébrer n’est pas tellement dans l’esprit de Benoît XVI. Je pense qu’il faut qu’ils avancent sur le plan liturgique. Toutefois, si la concélébration est un signe visible de communion, le fait de ne pas concélébrer n’est pas un signe de non-communion. Je n’en fais pas un point de fixation. Et bien qu’ils ne concélèbrent pas, ils sont bien présents à la messe chrismale et communient à la même eucharistie. En dépit de divergences qui, j’espère, trouveront une issue, ils sont pleinement membres du presbyterium. »
Mgr Bozo, évêque de Limoges :
« En reconnaissant deux formes de célébration de l’unique rite romain, le motu proprio de Benoît XVI, désireux de favoriser la communion, a engendré une situation inédite dans la vie de l’Église latine. Le risque est de former deux parallèles qui ne se rencontrent pas et, en quelque sorte, deux Églises. Pour correspondre à l’état d’esprit de ce motu proprio, j’essaie de permettre que les fidèles de la forme extraordinaire sentent qu’ils ont toute leur place dans l’Église et ne sont pas des catholiques de second rang. Mais cela engendre une responsabilité pour eux : ils doivent se sentir pleinement participants à la vie du diocèse. Ce qui peut se traduire par la participation à la messe chrismale, aux ordinations et aux grands rendez-vous de l’Église diocésaine. Le chanoine de l’ICRSP qui dessert l’oratoire Saint-Antoine où est célébrée la forme extraordinaire œuvre pleinement dans ce sens ».