Les prêtres du diocèse d’Avignon ont été surpris de recevoir un courrier de Mgr Pontier, administrateur du diocèse, dans lequel il écrit que l’économe diocésain a remis sa démission le 18 juin. Démission qu’il a acceptée.
Or Mgr François Fonlupt, qui sera installé le 11 juillet, était en visite dans le diocèse le 16 juin. Est-ce à ce moment là qu’il aurait demandé à l’économe de partir ? Première tête à tomber dans ce qui pourra ressembler à une purge ? N’étant pas encore officiellement installé, cette expulsion, certainement contraire au droit, a été maquillée en démission. Il n’est d’ailleurs pas certain qu’un administrateur diocésain ait un quelconque mandat pour accepter la démission d’un poste aussi important. Il n’est là que pour gérer les affaires courantes. L’économe serait en droit de porter cette affaire en justice. Notamment pour éviter une purge au sein du diocèse.
Le quotidien La Croix a récemment fait le procès de Mgr Cattenoz, évoquant une réunion du mois de février. Une nouvelle réunion est prévue le 28 juin pour, non pas préparer l’arrivée du nouvel archevêque, mais poursuivre le procès de Mgr Cattenoz. Certes, ce dernier n’est pas sans défaut et, acculé par la CEF qui a cherché à l’obliger à démissionner, harcelé par l’enseignement catholique qu’il avait légitimement remis à sa place, il n’a pas toujours été très diplomate avec certains qui ont pu se sentir blessés. Mais ces derniers ne sont qu’une poignée.
Alors pourquoi organiser une nouvelle réunion le 28 juin, où seront présents le nonce apostolique et l’archevêque métropolitain Mgr Aveline (successeur de Mgr Pontier à Marseille) ? Officiellement pour évoquer les “dysfonctionnements institutionnels”, dénoncer les abus d’autorité de l’ancien archevêque et… envisager une solution pour que cela ne se reproduise plus. Quelle solution ? C’est là que la présence de Mgr Migliore, nonce apostolique, prend tout son sens : Mgr Pontier souhaite qu’à l’avenir la CEF puisse réussir à faire démissionner un évêque. Ce qu’il n’était pas parvenu à faire lorsque, président de la CEF, il avait voulu faire partir le gênant Mgr Cattenoz.
Evidemment ce serait une atteinte à la constitution divine de l’Eglise, l’évêque ne répondant de ses actes que devant le pape. C’est pourquoi sont invoqués les fameux abus d’autorité, formule vague, qui permettent de se passer de la justice de l’Eglise. La justice ? Comme la miséricorde, elle n’a rien à faire dans cette affaire.