Mgr François Bustillo, nouvel évêque d’Ajaccio, a déclaré lors d’une conférence de presse :
« Je suis ravi d’être parmi vous, de découvrir ce pays, sa culture, et de commencer cette aventure nouvelle ».
« Je viens du Pays basque, qui possède des montagnes, des vallées, une culture forte, une langue, des traditions, et avec lequel la Corse a beaucoup d’analogies. Avant même d’atterrir, dans l’avion, j’ai été frappé par ces paysages de montagnes et de vallées, caractérisés à la fois par la hauteur et la profondeur. Au-delà de la topographie, cela renvoie de manière symbolique à des caractéristiques humaines et spirituelles, liées à la fois à l’élévation et à la non-superficialité. La Corse a une culture de l’authenticité, et il est essentiel à mes yeux de cultiver le lien aux racines, les relations de proximité et le respect des traditions ».
« L’État est laïc mais la tradition chrétienne est liée à notre culture et doit nous ouvrir à ce que nous avons en commun. En Corse, la tradition très vivace des confréries est par exemple un point de départ intéressant pour cultiver la fraternité, l’unité sociale et la solidarité, des repères dont la société a besoin. »
« Quand je suis devenu Franciscain, j’ai signé pour donner ma vie, et aujourd’hui je continue à donner ma vie. Adam et Ève représentent la tentation de prendre le fruit, d’être dans l’avoir, qui renvoie à la société matérialiste et individualiste. Mais Jésus nous a appris à donner et je m’inscris dans cette logique du don. Je crois en un changement de paradigme et à l’intelligence relationnelle. La vie, c’est donner le meilleur de soi-même, mais aussi gérer le pire, car nous ne sommes pas au paradis. »
« À mon sens, l’évêque n’est pas un fonctionnaire, mais doit être un pasteur, qui écoute, oriente, conseille. Je ne viens pas ici pour gérer, mais pour aimer, c’est-à-dire avoir du respect pour chaque personne, sans jugement, dans la bienveillance. Je n’ai pas un programme, mais j’arrive avec des idées, des désirs et des rêves. Nelson Mandela disait d’ailleurs : ”Ne rêvez pas petit”. Il ne faut pas limiter l’existence humaine à constater et pleurer. Au contraire, la vie a besoin d’audace, de risque et de créativité, pour dépasser les peurs, l’immobilisme, et que chacun exprime ses talents, ce qu’il a de beau et de bien en lui. Je suis persuadé que la société serait moins agressive et violente si l’on se concentrait sur le beau et le bien qui résident en chacun. Il faut aller de l’avant pour créer des perspectives d’avenir. »
« La crise sanitaire et sociale que nous traversons est une crise de l’incertitude. Mais toute crise ouvre aussi des opportunités, et il s’agit d’engendrer l’espérance, afin d’assurer que tout n’est pas fini, que la vie continue, et que nous sortirons meilleurs, tous ensemble, de cette période. »