Dans un éditorial de Valeurs Actuelles, Laurent Dandrieu revient sur la folie née du virus, notamment dans l’affaire de la paroisse parisienne de Saint-Eugène-Sainte-Cécile :
[…] L’autre aspect désolant de l’affaire Saint-Eugène est qu’elle a souligné, une fois de plus, une certaine faillite épiscopale. On aurait pu s’attendre à ce que le diocèse, tout en rappelant l’importance des mesures sanitaires, appelât aussi à raison garder et dénonçât la garde à vue manifestement disproportionnée de deux de ses prêtres. Il a préféré hurler avec les loups, relayant dans un premier temps les approximations médiatiques sur la vigile pascale, enclenchant dans un second temps à l’encontre de la paroisse une rarissime procédure d’enquête canonique : on l’épargne le plus souvent, par exemple, à des paroisses où l’on massacre allègrement la liturgie, quand on n’y prêche pas des hérésies diverses ou qu’on n’y fait pas la promotion de l’avortement, sujets a priori plus centraux dans le droit canon que les gestes barrières…
En réalité, cette affaire renforce le malaise ressenti, depuis le début de la pandémie, devant l’attitude d’une grande partie de l’épiscopat, plus soucieuse de légalisme que de profondeur spirituelle. À la traîne de leurs fidèles pour la défense de la liberté de culte, beaucoup ont donné l’impression que l’obéissance à l’État était plus importante que la défense de la messe – au point que Jean-Marie Guénois a pu écrire dans le Figaro que cette affaire a révélé que certains évêques ne croient plus à la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Plus généralement, là où, depuis un an, on attend que l’Église proclame à temps et à contretemps que la vie ne se réduit pas une donnée biologique, que l’obsession sanitaire prospère sur l’oubli de la vie spirituelle et que le critère d’une vie bonne n’est pas la longévité mais la relation d’amour, on n’aura eu, le plus souvent, que des proclamations répétées de loyauté sanitaire républicaine. Comme si une bonne partie de l’Église avait tendance à oublier sa vocation prophétique pour n’être plus que l’alibi spirituel d’une morale hygiénique laïque. Mais peut-on à vrai dire s’en étonner quand on constate qu’au sommet même de la pyramide ecclésiale, l’impératif de vaccination semble souvent prendre le pas sur le souci de l’évangélisation ?