La mairie de Minihy-Treguier dans les Côtes d’Armor boucle un dossier commencé il y a sept ans – la restauration de l’église Saint-Yves, « imbibée d’humidité », qui commencera fin avril pour une durée de trois ans et une durée de 2 millions d’euros. Cette église, à l’origine une simple chapelle, a été fondée par saint Yves (1253-1303, canonisé en 1347), près du manoir familial de Kermartin.
Marie-Yvonne Gallais, première adjointe au maire, constate que l’église est « imbibé[e] d’humidité. Des plantes et des algues poussent dans les murs. L’eau s’infiltre dans les murs […] ça travaille un peu partout. […] La sacristie se décolle de l’église faute de joints, le clocher s’affaisse. Il était urgent d’entreprendre la restauration de l’église […] à la limite de sa fermeture pour raisons de sécurité ».
Minihy-Treguier, littéralement « terre des moines voisine du monastère », est un démembrement de la paroisse primitive de Ploulandreguer qui englobait aussi Tréguier ; « minihy » signifie en breton « refuge religieux » et bénéficie de franchises que vient remettre en cause le pape Martin V en personne, car il affirme en 1430 que le « minihy » de Treguier héberge des criminels, et demande au Duc de Bretagne de l’abroger – sa demande sera ignorée. Le pape Martin V est aussi connu pour avoir mis fin au grand schisme d’Occident.
L’église est à l’origine une chapelle construite par saint Yves sur ses terres en 1293 suite à la mort de sa mère, voûtée en 1418, rallongée en 1443-60, flanquée alors d’un clocher, puis beaucoup plus tard d’une sacristie en 1850. Commune en 1790, l’ancienne chapelle est érigée en paroisse en 1801. La façade est reconstruite en 1819-24, le jubé en fer forgé retiré en 1819, d’autres restaurations sont faites en 1889. Elle est classée en 1923. Le cimetière abrite le « tombeau de Saint-Yves », en réalité un autel qui fut celui de l’église entre 1460 et 1860.
La commune abrite une autre chapelle, Saint-Joseph au Mézo Bran (domaine des corbeaux), un manoir du XVe, où St Yves célébra la messe sous un chêne qui existe encore. Elle date du XVIIe et aurait été édifiée par des Hospitaliers ; une fondation de messe chaque dimanche y a été faite en 1662. Une autre chapelle, dédiée à Saint-Marc, dite des Cinq Plaies, bâtie au XIXe, a disparu ; sa fontaine seule subsiste. La Chapelle-Inden, ogivale et dont le portail était renforcé de tourelles, a aussi disparu – elle passe pour avoir été construite par des Templiers.
Sources : Ouest-France, Infobretagne