Depuis quelques temps, certains Etats tentent de légiférer, pour le moment sans succès, contre le secret de la confession. Il y a eu des tentatives en Australie, où l’Etat du Queensland – nord-est de l’Australie – a voté une loi voulant obliger les prêtres à briser le sceau de la confession en cas de révélation d’abus au confessionnal, et aux Etats-Unis, où 3 législateurs de l’État du Dakota du Nord ont présenté un projet de loi qui obligerait les prêtres catholiques à violer le sceau de la confession dans les cas de maltraitance d’enfants confirmée ou suspectée, sous peine d’emprisonnement ou de lourdes amendes.
Or, désormais ce sont des prêtres qui s’attaquent au secret de la confession. Un livre vient de paraître, dans lequel quarante prêtres racontent anonymement le contenu des confessions qui leur sont faites. Cela rompt la confiance entre le pénitent et le confesseur et risque d’instaurer une méfiance envers l’ensemble des prêtres. Sur Twitter, l’abbé Jean-Eudes Fresneau, du diocèse de Vannes, curé à Sarzeau et Recteur de St Gildas de Rhuys, défend… le droit de violer le secret de confession ! Il se fait reprendre par le père Michelet, dominicain :
Oui, q le débat sur ce sujet continue, sans polémique, mais en dialoguant sereinemt. La confess° est due à Dieu et Dieu a confié par son Fils à l’Eglise le soin de lier ou de délier, y compris le secret. Étant donné la Révélat° et l’actualité, la discipline actuelle est à revoir.
— Jean-Eudes Fresneau (@FresneauJean) March 11, 2021
Si vous n’êtes pas capable de garder le secret absolu de la confession, il ne fallait pas devenir prêtre.
Mieux vaut le dire alors clairement à vos fidèles: il ne viendront plus se confesser à vous.
— Thomas Michelet OP (@ThMichelet) March 13, 2021
Tout prêtre qui se rend coupable de divulgation du secret de la confession est sévèrement puni. Si la violation est directe, c’est-à-dire clairement manifestée par le confesseur, elle est punie par une excommunication réservée au Saint-Siège. Cette peine n’a pas besoin d’être portée par un juge, elle existe dès la faute constituée. Si la violation est indirecte, c’est-à-dire qu’elle peut-être déduite des paroles ou de la conduite du confesseur, elle est jugée et punie selon la gravité de la faute par une sanction pouvant aller jusqu’à l’excommunication.
Il faut rappeler que la loi de Dieu est supérieure à la loi humaine. La confession ne s’adresse pas directement au prêtre, mais à Dieu lui-même, dont le prêtre n’est que le ministre. C’est le Christ qui absout le pénitent par les mains de son prêtre. Le secret de confession protège donc ce contact intime d’un pénitent avec Dieu, dont nul ne saurait revendiquer la connaissance. Il ne manque d’ailleurs pas d’exemples de martyrs de la confession, de prêtres ayant perdu la vie plutôt que de révéler les péchés de leurs pénitents. L’un des plus fameux est saint Jean Népomucène (1340-1393), qui fut martyrisé par le roi Wenceslas IV de Bohème, parce qu’il refusait de trahir les confessions de la reine, Sophie de Bavière. Il fut torturé et jeté dans la Vltava (Moldau).