Mgr de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne, a annoncé récemment abandonner la reconstruction de l’église Saint-Jacques de Grenoble, détruite par un incendie le 17 janvier 2019, et la vente de deux églises de l’agglomération. En réalité, ce sont trois églises dont le diocèse veut se séparer depuis 2019.
Le 23 octobre 2019, le diocèse a annoncé la vente de l’église Saint-Luc de l’Ile Verte, place du docteur Girard, inaugurée en 1967 et construite en partie sous un immeuble d’habitation.
« Le terrain était un don de la part d’une famille catholique grenobloise. Elle avait donné le terrain à condition qu’on construise dessus une église. Comme le diocèse n’en avait pas les moyens, un accord a été passé avec un promoteur qui a trouvé un compromis en construisant une église sous un immeuble d’habitation ! », rappelait le père Patrick Gaso, curé de la paroisse, sur France Bleu. La vente est censée financer l’aménagement d’une maison paroissiale dans un ancien magasin de vêtements, dans le centre-ville de Grenoble.
En juin 2019 le diocèse a aussi annoncé la vente de l’église Saint-François d’Assise de Fontaine, une commune – rouge – de l’agglomération grenobloise. Fin 2020 cette église est toujours active ; sa vente est censée permettre la construction d’un nouveau lieu de culte à Seyssinet.
Le 10 décembre 2019, Jean-Paul Trovero, maire communiste de Fontaine, réagit dans un communiqué : « L’édifice qui abrite l’église est une ancienne tannerie de Fontaine et chacun s’accorde à saluer l’intérêt architectural de ce lieu. Pour ces raisons, la commune va agir pour que ce patrimoine ne disparaisse pas. L’Établissement public foncier local du Dauphiné (EPFL) a donc été saisi pour engager une négociation afin d’acquérir le bien, ce qui permettra de stopper la vente à un promoteur et le projet de logements sur ce site, et démarrer une réflexion avec le secteur associatif culturel sur le devenir du bâtiment. Plusieurs pistes de travail animeront cette réflexion : musée de la tannerie, lieu de pratiques associatives, culturelles, etc. ».
Cependant depuis, le maire de Fontaine a été battu par une liste centriste, est devenu président de la société d’économie mixte des transports de l’agglomération grenobloise (Semitag) et a été condamné à un mois avec sursis pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public en 2015. Depuis, rien ne semble avoir bougé dans le dossier de l’église.
La vente de l’église Saint-Paul de Beauvert abandonnée ?
Par ailleurs le diocèse avait annoncé la vente de l’église Saint-Paul de Beauvert, elle aussi construite dans les années 1955 (chapelle) et 1962 (sacristie et logement du desservant) dans le quartier Alliés-Alpins (photos intérieures, extérieures et clocher). Elle devait être vendue pour payer les travaux de restauration de l’église Saint-Jacques, mais devrait finalement rester dans le giron du diocèse avec l’église Saint-Pierre de Rondeau.
En 2017 cette église avait manqué de brûler, à cause de la mansuétude du diocèse pour des migrants. Un feu parti d’une camionnette de Roms logés jusqu’il y a peu dans un logement attenant à l’église s’était propagé au lieu de culte le 16 juillet, noircissant la façade. Les pompiers étaient arrivés à temps pour sauver l’église.
« Dans la mesure où, selon un riverain, la camionnette n’était pas en état de marche et ne servait depuis plusieurs mois que de débarras aux Roms abrités par le diocèse, la piste de l’accident semble très peu probable », relevait alors le Dauphiné Libéré.