Le père Emmanuel, actuel curé d’Aleria, et les frères du couvent Saint-Antoine de Bastia font partie des derniers franciscains de Corse – moins d’une quinzaine ; à ceux-là s’ajoutent les 8 sœurs clarisses de Bastia qui doivent déménager bientôt à Calcuccia (Niolu). Ceux qui sont actuellement à Sartène, venus du Mexique, quitteront l’ile dans les prochains mois.
« De vaisseau amiral de la famille franciscaine, la Corse a perdu au fil des siècles de sa superbe et devient lentement mais sûrement une barquerolle. La Corse, longtemps province religieuse, n’existe plus qu’au travers de la famille des capucins de Sardaigne qui ont rattaché l’ile à la leur », relève dans un long article aux airs de nécrologue Corse-Matin. La province de Corse avait été absorbée par celle de Lyon en 1939, puis celle de Sardaigne en 1984.
Depuis l’arrivée en 1236 de Giovanni Parenti, ministre général de l’ordre, en Corse, les franciscains ont connu un développement fulgurant : « ils résident dans des maisons, dans des chambres […] ce qu’on appelle i logi franciscani. De fait, ils vont s’intégrer plus vite et mieux que les autres ordres sur l’île », explique au jouirnal Stefanu Marchetti, autonomiste, doctorant en histoire moderne à l’Université de Corse. D’autant qu’ils savent ce qui se dit dans les familles – ce qui leur donne un rôle politique – et qu’ils engendrent la création de nombreuses confréries.
En 2012, il en restait encore 66 en activité, 5 en sommeil, une en cours de constitution – elles regroupaient 3000 membres, soit 1% de la population de l’île – mais plus aucune ou presque ne fait vivre la spiritualité franciscaine reçue en héritage.
« Les trois quarts des couvents sont en Haute-Corse et en Balagne, Castagniccia, Cap Corse et Bastia. Sur les 68 couvents recensés en Corse, 40 sont franciscains [dont 25 capucins]. Au moment où les français arrivent en Corse en 1768, l’île dénombre 1000 franciscains. L’ordre est à son apogée, 96% des religieux sont alors franciscains sur une île où il y a 2000 clercs en tout ». La Revolution, les persécutions religieuses de la 3e République et la sécularisation auront tout balayé.
Source : Corse Matin (04/1/2021)
En métropole les Frères Mineurs ,(Franciscains,Conventuels et Capucins)sont à l’agonie,il n’est pas surprenant qu’ils disparaissent de Corse!