Des bruits ont couru à tort ces derniers temps à propos de la remise en question du motu proprio Summorum Pontificum de 2007. En réalité, les risques pèseraient sur les dispositions du motu proprio antérieur, le motu proprio Ecclesia Dei de 1988.
Serait visé ce qui reste de compétences de la Commission Ecclesia Dei – voire ce qui lui reste d’existence. La Commission, créée en 1988, avait les attributions d’une sorte de Congrégation d’exception – ce qui faisait grincer bien des dents –, en ce sens qu’elle était chargée de tous les problèmes qui pouvaient résulter de la célébration dans les diocèses de la messe tridentine, et surtout qu’elle avait en charge tous les instituts de vie apostolique voués à la liturgie traditionnelle qui avaient reçu une reconnaissance pontificale depuis 1988. Ce statut d’exception était de plus en plus mal supporté par les ennemis romains et italiens de la liturgie traditionnelle et particulièrement ceux qu’abrite Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, dite plus simplement Congrégation des Religieux, dirigée par le cardinal Joăo Braz de Aviz, et ayant pour Secrétaire le redoutable Mgr José Rodríguez Carballo.
Une première étape de retour vers le droit commun a été accomplie par le motu proprio du 19 janvier 2019, qui a supprimé la Commission Ecclesia Dei et qui a transféré tous ses pouvoirs à un bureau de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans lequel se sont retrouvés tous les membres de la Commission, sous la direction d’un prélat français, Mgr Patrick Descourtieux, cependant que Mgr Pozzo, qui dirigeait jusque-là la Commission, était expédié dans des fonctions de surveillance de la comptabilité des chœurs pontificaux.
Une deuxième étape, plus radicale, de retour vers le droit commun serait aujourd’hui « dans les tuyaux ». Le bureau spécialisé de la CDF disparaîtra-t-il ? Les compétences pour la gestion de la liturgie traditionnelle passeront-elles à la Congrégation du Culte divin ? Ce sont choses possibles, mais somme toute secondaires, dans la mesure où la liturgie dite « extraordinaire » est de fait en régime d’autogestion quant à la forme de sa célébration, et dépend concrètement des évêques pour sa mise en œuvre. Au reste, l’enquête lancée il y a quelques mois par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi auprès des évêques du monde sur cette mise en œuvre aurait révélé des échos assez positifs chez nombre d’entre eux sur le thème : « On fait avec, et ça ne marche pas si mal ».
En revanche, l’inquiétude porte surtout sur le fait que les sociétés de vie apostolique de droit pontifical que sont la Fraternité Saint-Pierre, l’Institut du Christ-Roi Souverain-Prêtre, l’Institut du Bon Pasteur, et d’autres encore (Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, etc.) passeraient sous le régime du droit commun et la vigilance de la Congrégation des Religieux. En particulier les visites canoniques ordinaires ou extraordinaires ne seraient plus commanditées par le personnel de l’ancienne Commission Ecclesia Dei, mais par Mgr Rodríguez Carballo, ce franciscain qui a traité, depuis 2013, maints dossiers de « recadrages », comme celui des franciscains de l’Immaculée. A suivre donc avec attention…
Chers amis, voilà un sujet qui serait une belle occasion de faire monter en puissance les sites d’information catholique. Nous n’avons plus trace des étapes de l’affaire Vincent Lambert, de la récente loi de bioéthique, plus trace de l’affaire des religieuses de Laval opposées à Mgr Scherrer, plus de nouvelles des Franciscains de l’Immaculée… Dans les affaires Lambert et de bioéthique, il serait crucial de disposer d’une synthèse brève rappelant les faits décisifs (je pense aux 4 interventions gouvernementales dans le cas Lambert). Dans le cas des religieuses de Laval et des FFI -franciscains de l’Immaculée), ce sont des affaires emblématiques ET QUI DURENT ENCORE. Il ne se produit pas d’affaires comparables tous les jours, et RC se distinguerait en en faisant des rubriques mises à jour régulièrement (en colonne de droite ?). Quand on fait des recherches sur ces sujets, les informations qui remontent sont impressionnantes – encore faut-il avoir du temps pour faire ces recherches. RC apporterait une vraie valeur ajoutée en jouant ce rôle de suiveur des dossiers en cours.
Sur l’affaire évoquée : inutile de s’énerver pour ou contre Vatican II, la messe en latin a gagné – et je m’en réjouis. De plus en plus de jeunes prêtres l’apprennent et la diffusent. L’acharnement de Mgr Carballo est une panique en constatant qu’une communauté entière (comme les FFI) a pu être contaminée, et risque d’être contagieuse à son tour. Au fond c’est une bonne nouvelle. En revanche, il se pourrait bien que la manoeuvre en cours soit celle annoncée par RC, et que les FSSP, ICRSP et autres aient du soucis à se faire si elles passent sous tutelle de la Congrégation dirigée par ce sinistre monsieur. L’affaire des religieuses de Laval mériterait d’être évoquée aussi.
Il semble aussi que l’étranglement financier pousse certains à tout tenter pour s’accaparer les biens de communautés florissantes, afin de renflouer leurs propres caisses vides. Mgr Carballo est associé à la quasi-faillite de l’ordre franciscain ; 12 millions d’euros partis en fumée dans une escroquerie. Il semble qu’il n’ait échappé aux poursuites qu’en étant nommé à la Curie. Infos à vérifier, et qui fournissent un angle intéressant. Avis aux tradis : transférez d’urgence tous vos biens à des associations de laïcs qui seront indépendantes de vous. Mgr Carballo arrive…
Une seule solution, la contre Révolution, ce qui implique :
– un putsch permettant l’élection d’un nouveau pape, de la trempe de Mgr Schneider ou de Mgr Vigano ‘
– une invalidation de la plupart des textes du concile Vatican Ii
– la mise en œuvre du principe d’ autorité dans le gouvernement de l’Église catholique et le retour des symboles qui l’expriment
Cela nous éviterait de chercher midi à 14 heures comme le suggère cette dépêche.
Encore faut-il avoir la volonté d’agir en ce sens pour l’honneur de Jésus Christ qui n’aime pas les imposteurs chez les successeurs des Apôtres à commencer par le premier d’entre eux.
Mais si on ne veut pas pratiquer la vertu de force dans cette situation catastrophique caractérisant l’Eglise visible d’aujourd’hui, cela ne servira à rien de pleeurnicher face à cette énième manœuvre telle que celle-ci, imaginée par des prélats romains qui n’ont déjà plus la foi.
Pour “Arôme”
Vous commencez votre commentaire de la manière suivante :
“Chers amis, voilà un sujet qui serait une belle occasion de faire monter en puissance les sites d’information catholique. Nous n’avons plus trace des étapes de l’affaire Vincent Lambert, de la récente loi de bioéthique, plus trace de l’affaire des religieuses de Laval opposées à Mgr Scherrer, plus de nouvelles des Franciscains de l’Immaculée… Dans les affaires Lambert et de bioéthique, il serait crucial de disposer d’une synthèse brève rappelant les faits décisifs (je pense aux 4 interventions gouvernementales dans le cas Lambert)” (fin de citation).
Le site dans lequel il nous est permis (pas toujours : on censure parfois, comme c’est le cas de “Valeurs actuelles”, il y a peu)
de faire des commentaires est en fait mal géré : pas de ligne éditoriale, chacun répondant “pour sa paroisse” (Summorum Pontificum, Points négociables, Eglise en France…) sans se demander s’il n’y a pas des doubles emplois ou des lacunes dans l’information donnée d’une rubrique à l’autre, beaucoup de prétendus articles qui ressemblent à des petites annonces paroissiales, que vous pourriez trouver ailleurs, aucune gestion des commentaires par un modérateur (un modérateur, pas un censeur) , titres d’articles grandiloquents, etc.
et ce, d’autant plus que très souvent, la publication des réponses intervient une semaine ou quinze jours après, ce qui réduit considérablement toute possibilité de débattre, ce qui équivaut à une censure.
“Riposte catholique” nous demande un soutien financer. Mais comment pourrait-on le donner lorsqu’un site qui pourrait être intéressant, est aussi mal géré ?
Pour reprendre le contenu de votre commentaire, je ne puis que vous approuver . Les communautés tradi, comme les amoureux paraît-il ne sont pas seuls au monde. Il y a d’autres affaires, plus graves encore pour lesquelles on voit que le principe d’autorité au sein de l’Eglise a été battu en brèche, et ce n’est pas le Concile, dans son déroulement et l’après-Concile qui ont arrangé les choses.
D’où mon commentaire provoquant qui, je me demande comment, a été publié tout de suite.
Au plaisir de vous lire.
Les Communautés Summorum Pontificum continuent de progresser et ont beaucoup de vocations. Quand on a fréquenté pendant des décennies la Messe paulinienne et que l’on découvre ou redécouvre la Messe tridentine, on a un coup au cœur! Quelle différence et quelle beauté! Alors que la Messe pauline s’enfonce davantage d’années en années dans la médiocrité, on découvre ce chef d’œuvre qu’est la Messe tridentine. on peut remercier Monseigneur Lefèvre qui par sa résistance a sauvé la Messe et qui continue maintenant dans toutes ces belles communautés. Vous qui fréquentez la Messe paulinienne, allez faire un tour dans une église où la Messe de Jean XXIII est célébrée et vous verrez ce que devrait être la Messe paulinienne. A quand une remise en ordre effective de la Messe du Concile? Et pourquoi pas la Messe de 1965?
On voit que malheureusement le but de la Rome moderniste est toujours de détruire la Tradition.
C’est pourquoi une régularisation de la Fraternité St Pie X serait très dangereuse.
Une fois la Fraternité St Pie X mise sous l’autorité des modernistes, elle ne pourrait plus se défendre.
On sait que les modernistes ont des comptes à régler avec la Fraternité St Pie X qui s’oppose depuis 50 ans à leur travail de destruction de la foi catholique.
Rome en profiterait pour supprimer la Fraternité St Pie X (selon les méthodes staliniennes employées avec les franciscains de l’Immaculée) La Fraternité St Pie X supprimée , tous les instituts (Fraternité St pierre institut Bon Pasteur etc) seraient eux aussi détruits.
Il ne faut pas se faire d’illusions sur les modernistes qui dirigent l’Eglise et qui n’hésitent pas à employer les méthodes staliniennes pour parvenir à leurs fins.
Mgr Vigano est devenu une voix incontournable de la dissidence antimoderniste.
Le site https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/ publie régulièrement en français les interventions en anglais ou en Italien de ce courageux prélat qui s’exprime rarement dans notre langue.
Sa critique en règle du concile Vatican II et de ses conséquences sur la situation actuelle, dramatique, de l’Eglise commence à faire du bruit.
https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2020/09/mgr-carlo-maria-vigano-evoque-le-tabou.html
Bonjour TD,
le but de la Rome moderniste : attention à ne pas personnifier une organisation aussi complexe que le Vatican, vous créez votre propre biais cognitif. La “Rome moderniste” n’existe pas. Il existe des structures de gouvernement de l’Eglise. Jean-Paul II et Benoît XVI ont émis des motu proprio (Ecclesia Dei et Summorum Pontificium) qui ne vont pas vraiment dans le sens d’une destruction de la Tradition (même réduite à la seule FSSPX). Avant Vatican II, la persécution des catholiques par les catholiques n’était pas rare : parlez-en à Jeanne d’Arc… ou à n’importe quel saint : tous, peu ou prou, ont eu à subir des persécutions de leurs frères catholiques. Ils n’ont pas appelé à la rébellion.
la régularisation de la FSSPX serait dangereuse : ça dépend à quel point de vue. Humainement, le diable ne la laissera pas revenir sans secousses. Spirituellement, tant qu’on est en dehors de l’Eglise, on est en risque. Si le prix à payer pour avoir des liturgies impeccables c’est le schisme, l’orgueil et la perte de la charité, il est trop élevé. Lutter contre le libéralisme, d’accord, contre l’hérésie, d’accord, contre e chaos, d’accord, mais dans l’Eglise et avec l’Eglise. Qu’il soit peut-être un peu tôt et que la FSSPX ne soit pas prête à endurer l’adversité, c’est très possible, et c’est dangereux pour ceux de nos frères qui restent dedans. Toute séparation qui se prolonge est un risque spirituel majeur pour celui qui est séparé du Corps mystique.
La FSSPX ne pourrait plus se défendre si elle été réintégrée : et pourquoi donc ? Au contraire, il faut qu’elle s’arme d’humilité, de force et de la conviction absolue que dans l’Eglise elle est CHEZ ELLE ! C’est aux hérétiques de partir, pas à la FSSPX. De ce côté-là, sortir a peut-être été une faute. Il va falloir la surmonter.
Les modernistes ont des comptes à régler : attention à votre biais cognitif sur la Rome moderniste. Les décideurs de 2020 ne sont pas ceux de 1970. Il serait naïf de penser que tous les cardinaux vous attendent avec des fleurs. Le modernisme n’est pas le seul axe des méchants dont vous avez à souffrir. Il serait plus juste de les appeler “les serviteurs du diable dans l’Eglise”. La FSSPX n’est pas leur seul soucis – oui, vous avez des ennemis, mais de grâce, apprenez à penser la complexité, et voyez aussi vos alliés, au moins vos alliés objectifs ! C’est cela le risque sectaire qui s’est développé dans les années 1990 chez la FSSPX, de croire qu’ils étaient les seuls à faire du bien.
Pas d’illusions sur les modernistes : définissez le terme. Mettez-vous le cardinal Sarah et le cardinal Cocopalmerio dans le même sac ? Mettez-vous Mgr Aillet et Mgr Malle dans la même catégorie ? Aucune illusion sur les méchants, bien sûr, mais ne jamais renoncer à l’espérance dans l’Eglise et dans le saint Esprit.
Méthodes staliniennes : oui, cela existe. Et aussi chez les Tradis, entre eux ou contre ces affreux libéraux des générations Jean-Paul II ou Benoït XVI. Clairement, le retour dans l’Eglise ne se fera pas sans secousses. Et pourquoi donc à votre avis, sinon parceque ce serait une défaite majeur de l’adversaire ? Oui il y a des risques. Mais ne sont-ils pas plus grands à rester dehors ? L’isolement aurait du rendre la FSSPX plus forte, si elle est aussi saine que vous le dites. Or elle parait plus fragile aujourd’hui : c’est qu’il y a donc un problème.
De fait, la situation n’est pas sans risque, et il serait aussi hasardeux de préconiser la charge que la retraite. Il faut du discernement. Viens saint Esprit.