Hier, jeudi 11 juin, l’Eglise célébrait la fête du Saint Sacrement, solennisée en beaucoup de paroisse le dimanche qui suit. Jean-Pierre Maugendre, Président de Renaissance Catholique, nous interpelle dans sa tribune sur le sujet : Pas de Fête-Dieu ! Des manifs !
Monsieur Castaner, qui ne sait pas que Notre-Dame de Paris est une cathédrale, ne sait sans doute pas plus que le jeudi qui suit la fête de la Sainte Trinité est la Fête-Dieu, fête chômée dans certains pays d’Europe comme la Pologne. En France, cette solennité est reportée au dimanche qui suit. Le Saint-Sacrement est alors conduit en procession à travers les rues, manifestant la reconnaissance du peuple chrétien pour les bienfaits reçus par l’Eucharistie et la souveraineté du Christ, roi des cœurs des intelligences et des volontés, sur les cités. La séquence de cette messe, le Lauda Sion, a été composée par saint Thomas d’Aquin lui-même. Cette manifestation publique de foi était une pratique particulièrement chère au peuple chrétien jusqu’à ce que les années postconciliaires ne voient sa quasi-disparition. L’heure était à l’enfouissement, pas au triomphalisme ! Cependant depuis quelques années cette pratique a trouvé une nouvelle jeunesse.
Pas de procession
Or, en ce dimanche 14 juin aucune procession de la Fête-Dieu ne pourra avoir lieu, en application du décret interdisant les rassemblements de plus de dix personnes dans l’espace public. Le fidèle pratiquant de base avait déjà été un peu surpris d’observer que la manifestation, non autorisée de soutien à Adama Traoré du 2 juin, rassemblant 20 000 personnes, avait été, dans les faits, tolérée, aucune poursuite n’étant diligentée contre les organisateurs. Ne parlons pas de disperser la manifestation non autorisée, c’est bon pour les « Gilets jaunes ». Une foule compacte se pressait, ainsi, place de la République alors que dans le même temps les catholiques avaient pu retrouver leurs lieux de culte mais en respectant les gestes barrière : un banc sur deux d’occupé, inscriptions préalables sur internet, etc. Interrogé sur RMC le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner vient, benoîtement, de déclarer que les manifestations à venir en soutien, à George Floyd et contre les violences policières, ne seraient pas autorisées mais qu’elles seraient tolérées et qu’il n’y aurait pas de sanctions. Et il reste des naïfs pour croire que ce qu’a apporté la République c’est l’égalité devant la loi ! Les bras vous en tombent et ne se redressent pas à l’énoncé des motifs de cette décision par le premier flic de France : « L’émotion dépasse les règles juridiques ». Cette affirmation est la négation de tout rôle de la raison dans l’agir humain et la fin de toute vie en société. Si l’émotion devient le critère ultime justifiant et légitimant toutes les actions humaines, les fureurs n’ont pas fini de se déchaîner. N’est-ce pas saisis par l’émotion que violeurs, assassins et pédophiles laissent libre cours à leurs passions ? La compassion tenant lieu de raisonnement, les pires conséquences sont à craindre. Face à cela notre erreur serait de croire que la bêtise est inoffensive. La vérité est que, presque toujours, c’est un esprit lâche qui se déguise en cœur généreux. Chacun, cependant, l’aura compris il y a émotion et émotion. L’émotion née de l’adhésion à la religion universelle anti raciste ne saurait être confondue avec l’émotion d’une foule arriérée attachée à des pratiques obscurantistes.
Je crains que comme dans les bons westerns de John Ford, la cavalerie soit arrivée en retard, comme toujours …
Quelles que soient les tendances, les têtes de proue des tradis appliquent toujours depuis le déclenchement officiel de la crise sanitaire, le principe suivant :
QUOUSQUE NON DESCENDAM ?