L’abbé Hubert Bizard, FSSP, vice recteur du Séminaire Saint-Pierre de Wigratzbad est le chapelain francophone de la Confraternité Saint-Pierre, cette oeuvre de prière de la Fraternité Saint-Pierre pour les prêtres et les vocations qui regroupant toutes les personnes qui se sentent proches de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre et souhaitent soutenir son charisme par leurs prières et leurs sacrifices. Elle contribue ainsi au service de la Sainte Église Catholique, encourageant les vocations nombreuses, la sanctification des prêtres et leur rayonnement apostolique.
Tous les mois, il publie une lettre avec un mois spirituel qui pour le mois de juin est consacré au Sacré-Coeur :
Chers amis membres de la Confraternité Saint-Pierre,
Nous voici dans le beau mois du Sacré-Coeur, ce mois où nous sommes invités à contempler ce Coeur adorable du Sauveur, qui n’a rien épargné pour nous sauver.
Et nous pouvons tout de suite nous poser cette question: et nous ? Que sommes-nous prêts à donner ou à sacrifier pour Dieu ou pour notre prochain ? Dans les oraisons liturgiques de notre missel, nous trouvons souvent exprimée l’idée que nous devons apprendre à nous séparer ou à nous détacher de “ce qui passe” pour nous attacher à “ce qui demeure”. Et ce détachement est très couteux, car nous aimons posséder. L’instinct de propriété est grand en nous. C’est visible dans les choses matérielles depuis le plus jeune âge. Et c’est également très réel dans les responsabilités, charges, offices, amitiés -même dans le clergé si cela peut vous rassurer- (“c’est ma paroisse”, “mon école”, ou “ma famille favorite” pourra penser parfois le prêtre).
Et pourtant, toutes ces choses matérielles, toutes ces responsabilités, toutes ces amitiés mêmes qui peuvent être les nôtres (aussi belles et grandes soient-elles) sont relatives et doivent pouvoir être abandonnées ou données à d’autres si Dieu le demandait. Car il faut être prêt à tout quitter pour le suivre. Et celui qui n’y est pas prêt, n’est pas digne du Seigneur, c’est l’évangile.
Le Seigneur comme toujours nous montre l’exemple; vrai Dieu et vrai homme, il n’a rien épargné ici-bas pour nous sauver et il a versé jusqu’à la dernière goutte de son sang pour nous racheter ; du haut de la croix encore, dépouillé de ses vêtements, il ira même jusqu’à donner à saint Jean l’unique bien qui lui restait: sa très sainte mère.
Peut-être ce mois de juin pourrait-il nous voir faire un effort particulier quant au détachement des choses de ce monde ? Sans prétendre vouloir vivre comme des chartreux, rappelons-nous cependant que nous sommes ici-bas des dépositaires ou des intendants, et que foncièrement, tout appartient à Dieu.
Ne soyons pas avares de ce que nous possédons mais servons-nous-en au contraire pour faire le bien et acquérir des mérites pour le ciel. Ne soyons pas également jaloux de ce que les autres possèdent, mais remercions-en Dieu pour eux. Comme dans la médecine ancienne où l’on pratiquait souvent la saignée pour se libérer d’humeurs mauvaises, pratiquons parfois sur nous-mêmes des petites saignées matérielles ou spirituelles en partageant de bon coeur ce qui nous appartient ; il y a là une véritable petite imitation du Christ qui n’est pas venu pour être servi (ou se servir), mais pour servir. Et pour donner sa vie.
Soyons généreux!
Dans les mois difficiles qui s’annoncent, tâchons de nous aider les uns les autres et de pratiquer cette belle vertu de charité. Tout ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens….